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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0062
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58 SCULPTURE.

compte jusqu'à seize bas-reliefs historiques semblables à celui que je donne, auront pu confier |ï
cution de celui-ci à quelqu'un de leurs élèves (a).

La figure d'un evéque, K° 3, qui se trouve placée à la gauche du bas-relief du couronnement
eu supposant qu'elle soit de la main d'Agostino et d'Agnolo, suffirait pour justifier l'opinion c
je viens d'émettre, par le mérite qu'elle présente dans son ensemble et dans l'agencement des
draperies ; je ne parle point de la tête, qui a été restaurée. Mais les ouvrages de sculpture, exécuta
sur la façade du dôme d'Orviète, que je rappellerai dans l'époque suivante, et auxquels il n'est pas
douteux que les frères Siennois ayent pris part, donneront encore un nouveau degré de vraisem
blancc à ma conjecture; ils prouveront qu'on a eu raison de regarder ces deux artistes comir
les meilleurs élèves de l'Ecole de Nicolas de Pise, qui lui-même se montrera bientôt à nous coir
l'un de ces hommes qui fout époque dans l'histoire de l'Art

pi. xxvm

Mausolée des S»
dans l'élise de l
Cœli; à Home.

xnr

xiv

dècles

On voit, sur celle planche, une de ces associations disparates dont il serait facile de multiplii
les exemples (b). Elle présente un mausolée des Savelli, famille romaine d'une très ancienne i
Iralion, et que l'on croit éteinte aujourd'hui (c). L'œil est frappé du contraste qu'offrent entn
elles les deux parties de ce monument, tant sous le rapport de l'Art que sous celui des obje
représentés.

En effet, sur une base formée par un sarcophage antique orné de figures et d'emblèmes bac]
ques (cl), s'élève un tombeau de style gothique, couronné par une espèce d'édicule au centre di
quel est placée une statue de la Yierge tenant l'enfant divin, comme pour expier les images pn
fanes sculptées sur la partie inférieure du monument.

Le socle de ce tombeau porte les noms de deux Savelli, ainsi que celui d'une princesse de
même maison, mariée à un Colonna, le tout sous la date 1266 (e) : au-dessus, on lit ceux de dei
autres Savelli et d'une de leurs filles, avec la date de i3o6 (f)-

Le corps du monument, flanqué de pilastres terminés en pyramides, présente trois écussous au]
armes des Savelli : les champs sont enrichis de celte espèce de mosaïque que déjà nous avons
occasion d'obserVer ci-dessus, au tabernacle de S' Paul et au mausolée du cardinal Gonsalvo
pi. XXIII et XXIV, et plus spécialement encore au cloitre de S1 Paul, pi. XXXIII de la scctioi
d'architecture.

(«) 0» lit, dans la vie d'Agostino ci d'Agnolo, par Vasari, que ce
fut Giotio qui Tu confier à ces artistes l'exécution île ce mou mue ut,
d'après le dessin et le modèle que lui-même eu avait donné; mais eette
assertion, répétée par les écrivains modernes,est dénuée de vraisem-
blance , ou du moins a besoin d'être interprétée. 11 est possible, en effet,
que les deux frères, quoique déjà très habiles, aient piis conseil d'un
homme tel que Giollo, pour l'ensemble et la composition de ce mau-
solée; mais il n'est pas probable qu'ils aient pu condescendre à l'exé-
cuter d'après son modèle: il l'est encore moins que, dans ce dernier
cas, ils oient osé y inscrire leurs noms.

(J) L'un des plus anciens de tes exemples, est celui que présente
Une urne que j'ai trouvée dans les catacombes, et que j'ai fait graver
sur la planche- IV, N" 3. Botdcili en a l'ail graver une autre fort belle
tirée des mêmes lieux ; voy. I. Il, eb. su. Si l'on veut avoir une notice
de ces objets beaucoup plus étendue, on la trouvera dans l'ouvrage de
Maraiigoni, intitulé: Déliecost: Genuleschr. adusodallec/iimc,etc.,
cli. lxi. Les deux monumens de ce genre les plus intéressant), sont
assurément l'urne dont Constantin se servit pour y renfermer le corps
de sa mère, et la superbe urne de porphyre, tirée du portique du
l'antUéon, qui, dans ces teins modernes, reçut le corps du pape Clé-
ment XII, Corsini, et fui placée dans la chapelle de cette famille, dans
l'élise de S1 Jean deUii.au.

(e)Ouiiu les histoires des ([landes familles d'Italie et de Home, ou
peut consulter, iurcelle-ci, l'historien de la maisonSforza, qui eu
parle dans son touie II, a l'occasion des alliances eoutraeléos entre ces
lieux familles.

((/) Ce bas-relief peu 1, ainsi que beaucoup d'autres, servir à jusi
ce que nous avons avancé, ou commencement de ce discours, su
disposition des Grecs et des Romains à orner leurs urnes sépulchra;
de sujet* qui ne rappellent aucune des idées mélancoliques delà m
Celui-ci parait avoir été inspiré par les vers de Tibnlle, 1. I, éleg. Vin

Non tibisunt tristes curœ, nec Inclus Osiri:

Scil chorus, et cantus, et leva aplus anior;

ou les avoir inspirés.

(c) Renfermer les corps de plusieurs personnes d'une même famtl
dans la même urne ou le même sarcophage, c'était reprendre
tinuer, aux XIII" et XIV siècles, un usago antique qui avait fait tl«
ncrâ ces tombes les noms de Bisoma, Trisoma, Quatlrisoma,*
le nombre île enrps qu'elles ciuiienaieut. On en trouve plusieurs ei
pies dans les collections de Heinesius et de Fabrettt.

Cet usage a élé suivi pour les sépultures de plusieurs papes. Arbgl
Monta Sttblerranea, tom. I, 1. u, cli. 8, cite une belle urne, ilausl»*
quelle ont été réunis les corps des quatre papes du nom dû Léon. ll>
étaient déposés séparément, au moyen de divisions pratiquées cl»
l'intérieur : Ariu^hien donne la gr;iviue,eh. X. liotiari redonne la m*'
urne, avecd'aittresdétails, dans la Roma Sotterranca, tom. I, paU-1*
pi. xsviu et XXIX.

(/) C'est par une erreur typographique que, dans la table de la P[a
ebe XXVIII, N" i, lig. 8, on lit le millésime iio(i; c'est i3o6 qu'il ft
lire, aiusi que le porte l'inscription gravée sur la planche même.


 
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