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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0063
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RENAISSANCE. 59

II est difficile qu'après avoir vu le triste sort de l'Art, pendant huit à neuf siècles, dans ses deux Pl.xxix.

anciennes patries, on ne se demande pas quel fut son état, pendant ce long intervalle, dans quelques 0uvraGes <io iCulP-

1 ' * ° T ^ turc, exfculà hors (te

unes des principales contrées du nord et de l'occident de l'Europe. C'est pour ne pas laisser cette Fïtalie.dcpuwtaeom-
question absolument sans réponse, que j'ai réuni, sur la planche XXIX, un assez grand nombre cadence, jusqu'à3.. L
de monumens, choisis parmi les plus intéressans et les plus authentiques qu'ont pu me fournir l'An- XIV*iit:cle-

gleterre, l'Allemagne, la Suède, et sur-tout la France.

En commençant par ceilc-ci, nous remarquerons, sous le N° 5, des figures assez bizarres, sculp-
tées au-dessus de la porte d'un antique édifice qui existe encore à Montmorillon, petite ville du
Poitou. La forme de cet édifice et l'aspect étrange de quelques unes des statues dont il est décoré,
lui ont fait assigner une origine gauloise par les savans bénédictins Montfaucou et Martin (à) :
préoccupé d'un autre genre d'anciens monumens, l'abbé Lebceuf voit, dans celui-ci, non un temple
gaulois, mais une église ou un hôpital du XI' ou XIIe siècle. Peut-être suis-je moi-même séduit par
une analogie purement, apparente, mais j'oserai n'adopter aucuue de ces deux opinions, et je dirai
que j'ai cru reconnaître sur les lieux, dans l'édifice dont îl s'agit, un baptistère de plan octogone,
semblable à tant d'autres rapportés sur la planche LXI1I de la section d'architecture; ou plutôt deux
églises, dont Tune supérieure, et l'autre inférieure qu'on appelait Co/ifession aux VT, VII*, et même
VIII*'siècles (b). La bizarrerie des sculptures de l'édifice de Montmorillon ne me détournera point
de lui assigner une de ces dates, accoutumé que je suis à trouver sur les monumens du même teins
des figures tout aussi singulières, et un pareil oubli de toutes les convenances, l'eu ai donné des
preuves dans les chapiteaux du cloître de S' Etienne, à Bologne, gravés sous le X" n de la plan-
che XXVIII de la section d''Architecture, ainsi que dans les bases et les chapiteaux de la plan-
che LXX. On a vu, dans la même section, sous le X" 14 de la planche XXIV, un homme nu, avec
deux serpens placés entre ses jambes d'une manière non moins extraordinaire que dans la figure de
femme du bas-relief de Montmorillon ; enfin, dans un siècle beaucoup plus éclairé, on a traité, sur
les grandes portes de bronze de S' Pierre de Rouie, des sujets infiniment plus déplacés, que l'on y
laisse encore subsister aujourd'hui, tels que Léda avec son cygne, et beaucoup d'autres.

Les figures placées sous les'N" 6, 7, 8, g, 11, i3, 14, 18, toutes longues, roides et étroites, à
draperies sèches, collées et sans mouvement, se trouvent sur des portails d'anciennes églises de
France, et représentent, selon Montfaueon, uu saint et des rois et des reines de la première race; de
sorte que l'on peut y voir l'état de l'Art et le style des sculpteurs, en France, aux VP, VIP et
VHP siècles. La position de la figure, N* 12, que l'on prend pour celle d'un des Dagobert, et le
costume ecclésiastique de la figure d'évécjue, N" ig, auront probablement donné à l'artiste le moyen
de mettre moins de roideur et de sécheresse dans l'exécution.

Observons cependant, qu'à travers les nombreux défauts que nous offrent, pendant cette époque,
les statues en pied de princes et de princesses, on apperçoit encore, dans ces productions de l'Art,
quelques souvenirs de sa dignité première : elles sont remarquables sur-tout, par une sorte d'intel-
ligence dans l'agencement des draperies, malgré la dureté de l'exécution. Ne pourrait-on pas sup-
poser que cela résultait de ce que les artistes avaient conservé l'usage d'imiter, du inoius dans la
conception générale de leurs ouvrages, les statues antiques qu'ils avaient encore sous les yeux dans
les anciennes possessions ou colonies romaines? On expliquerait, comme un effet de ht même
imitation, ce qu'on apperçoit encore de traces de l'Art ancien, dans les statues du même genre qui
sont gravées sur cette planche, depuis le X" 24, jusqu'au N" 3a, quoiqu'elles aient été exécutées
beaucoup plus tard, dans les Xe, XP et XIP siècles.

On trouvera quelque fondement à cette opinion, si l'on remarque que les ouvrages de sculpture

(a)VoyraMoiufniicon,A"»/'/>Wmen(,!if^/r]((*^, c.rpl.,i. II, pi. lxix, lion 1res exauce île l'édifice do Mon [morillon. # y a joint des figures

pag. ias; ci Marùii, delà Hetigion îles Gaulois, mm. 1, pi. m, p. ifo beaucoup plut lidelcj que celles des deux savaM liûiêdieluis. J'en au-

Cl pi. vu, pay. atçj. ■ rais fait usage avec grand plaisir, si les miennes n'avaient été grave*

(l>) M. Mi|liut«jui sans doute adopte l'opinion de M. l'aUlic t.ebccuf, depuis longues munies ; mais j'avoue que c'eût élu sans changer

vient de l'appuyer, dans une dissertation qu'il a eu 1» bonlé de m'en- sur la dan
i-e-vor, ut dam laquelle il donne des plans l'on détaillés ut uuu descrip-
 
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