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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0264
TROISIÈME PARTIE.
RENOUVELLEMENT DE LA PEINTURE, AU XV SIÈCLE
ET AU COMMENCEMENT BU XVI".
PI.cFAxm. Quittes des digressions qu'exigeait l'histoire de la Peinture, au sujet de ses divers genres de
PeiniuHHù&<wc[U8, traTaux et après avoir payé à chaque Ecole le tribut d'une juste reconnaissance pour les perfec-
dolachapdloSixtioe, , n •
au Vatican. tionnemens qui l'ont particulièrement illustrée,, nous allons maintenant nous occuper principale-
FiuduXViiÈcle. œent de l'Ecole de Florence et de l'Ecole Romaine, dont les productions nous feront admirer, dans
une série non interrompue, l'entier rétablissement de l'Art.
Sur les traces de Masaccio, plusieurs maîtres florentins prirent un noble essor dans des composi-
tions d'une grande étendue, et ce fut parmi eus que Sixte IV choisit, vers Tan 1474, ceux qu'il
jugea les plus capables d'orner dignement la chapelle qui porte encore son nom.
Leurs peintures à fresque couvrent les deux faces latérales de l'intérieur de cette chapelle. A gau-
che, Cosimo Roselli a peint dans un champ immense, et dans un style à-peu-près semblable à celui
des portes du Baptistairc de Florence, de Laurent Ghibcrti, tous les faits relatifs aux Tables de la
Loi. Dans la partie supérieure, Moïse les reçoit de la main de Dieu. Au pied de la montagne, est
établi le camp des Israélites. Au milieu du camp, leur impatience a élevé le veau d'or.
Dans la partie inférieure, Moïse brise les Tables de la Loi. Son indiguation et Ja honte des Israé-
lites, sont également bien exprimées. Il y a peu de goût dans la quantité d'or dont le peintre a
chargé jusqu'aux feuilles des arbres, pour satisfaire, dit-on, le désir du pape; mais le dessin est
d'un bon style, tant dans les figures que dans les draperies.
Près de ce tableau, Alcxaudrc Roselli a peint la punition de Coré, Dathan et Ahiron. Le local
n'a aucun rapport avec l'esprit de la scène : il est couvert à droite et à gauche d'édifices ornés de
colonnes ; et vers le milieu est un arc de triomphe, sur le modèle de celui de Septime Sévère, ou
de Constantin. Toutefois on reconnaît dans le mouvement des figures le trouble que doit produire
un semblable événement.
Du même côté de la chapelle, Lucas Signorclli a peint le voyage de Moïse eu Egypte. Il a divisé son
tableau en deux parties, sur les devants, pour représenter les deux circonstances principales de ce
voyage. Dans l'une, Moïse parait effrayé de l'apparition qui l'arrête pour lui transmettre la loi de Dieu
sur la circoncision; dans l'autre, Séphora, sa femme, obéissant à cet ordre, fait circoncire sou fils.
Déjà, dans la planche CLVI, nous avons admiré la correction et la facilité de dessin qui distin-
guaient ce maître ; il nous eu donne ici un nouvel exemple.
Du côté opposé, Pierre Vauucci, dit Le Pérugin, dans une disposition à-peu-près semhlable à
celle du tableau d'Alexandre Roselli, a représenté Jésus-Christ remettant les clefs à S' Pierre, en
présence des autres apôtres et des disciples. Le foud du tableau est enrichi de deux arcs de triomphe.
et d'un temple placé dans la composition apparemment en mémoire de la chapelle même qu avait
construite Sixte IV.
La noblesse des formes, la sagesse de l'ordonnance, l'expression des attitudes, ajoutent tle 1»
dignité à la vérité naïve qui distingue encore ce maître. Il est le premier qui ait douné un
certain lustre à l'Ecole Romaine, et personne n'ignore qu'il a contribué encore plus à sa gloire, ea
dirigeant le plus beau génie qui ait brillé parmi les artistes modernes.
En gênerai, les peintures à fresque dont il s'agit ici, sont les plus remarquables de ce tems, p»*
le choix des sujets et l'étendue des compositions. Le coloris au total en est fort estimable, sur-tout
RENOUVELLEMENT DE LA PEINTURE, AU XV SIÈCLE
ET AU COMMENCEMENT BU XVI".
PI.cFAxm. Quittes des digressions qu'exigeait l'histoire de la Peinture, au sujet de ses divers genres de
PeiniuHHù&<wc[U8, traTaux et après avoir payé à chaque Ecole le tribut d'une juste reconnaissance pour les perfec-
dolachapdloSixtioe, , n •
au Vatican. tionnemens qui l'ont particulièrement illustrée,, nous allons maintenant nous occuper principale-
FiuduXViiÈcle. œent de l'Ecole de Florence et de l'Ecole Romaine, dont les productions nous feront admirer, dans
une série non interrompue, l'entier rétablissement de l'Art.
Sur les traces de Masaccio, plusieurs maîtres florentins prirent un noble essor dans des composi-
tions d'une grande étendue, et ce fut parmi eus que Sixte IV choisit, vers Tan 1474, ceux qu'il
jugea les plus capables d'orner dignement la chapelle qui porte encore son nom.
Leurs peintures à fresque couvrent les deux faces latérales de l'intérieur de cette chapelle. A gau-
che, Cosimo Roselli a peint dans un champ immense, et dans un style à-peu-près semblable à celui
des portes du Baptistairc de Florence, de Laurent Ghibcrti, tous les faits relatifs aux Tables de la
Loi. Dans la partie supérieure, Moïse les reçoit de la main de Dieu. Au pied de la montagne, est
établi le camp des Israélites. Au milieu du camp, leur impatience a élevé le veau d'or.
Dans la partie inférieure, Moïse brise les Tables de la Loi. Son indiguation et Ja honte des Israé-
lites, sont également bien exprimées. Il y a peu de goût dans la quantité d'or dont le peintre a
chargé jusqu'aux feuilles des arbres, pour satisfaire, dit-on, le désir du pape; mais le dessin est
d'un bon style, tant dans les figures que dans les draperies.
Près de ce tableau, Alcxaudrc Roselli a peint la punition de Coré, Dathan et Ahiron. Le local
n'a aucun rapport avec l'esprit de la scène : il est couvert à droite et à gauche d'édifices ornés de
colonnes ; et vers le milieu est un arc de triomphe, sur le modèle de celui de Septime Sévère, ou
de Constantin. Toutefois on reconnaît dans le mouvement des figures le trouble que doit produire
un semblable événement.
Du même côté de la chapelle, Lucas Signorclli a peint le voyage de Moïse eu Egypte. Il a divisé son
tableau en deux parties, sur les devants, pour représenter les deux circonstances principales de ce
voyage. Dans l'une, Moïse parait effrayé de l'apparition qui l'arrête pour lui transmettre la loi de Dieu
sur la circoncision; dans l'autre, Séphora, sa femme, obéissant à cet ordre, fait circoncire sou fils.
Déjà, dans la planche CLVI, nous avons admiré la correction et la facilité de dessin qui distin-
guaient ce maître ; il nous eu donne ici un nouvel exemple.
Du côté opposé, Pierre Vauucci, dit Le Pérugin, dans une disposition à-peu-près semhlable à
celle du tableau d'Alexandre Roselli, a représenté Jésus-Christ remettant les clefs à S' Pierre, en
présence des autres apôtres et des disciples. Le foud du tableau est enrichi de deux arcs de triomphe.
et d'un temple placé dans la composition apparemment en mémoire de la chapelle même qu avait
construite Sixte IV.
La noblesse des formes, la sagesse de l'ordonnance, l'expression des attitudes, ajoutent tle 1»
dignité à la vérité naïve qui distingue encore ce maître. Il est le premier qui ait douné un
certain lustre à l'Ecole Romaine, et personne n'ignore qu'il a contribué encore plus à sa gloire, ea
dirigeant le plus beau génie qui ait brillé parmi les artistes modernes.
En gênerai, les peintures à fresque dont il s'agit ici, sont les plus remarquables de ce tems, p»*
le choix des sujets et l'étendue des compositions. Le coloris au total en est fort estimable, sur-tout