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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0263
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RENAISSANCE. 161

deux artistes ont droit l'un et l'autre à notre reconnaissance; et c'est dans cet esprit que j'ai réuni
deux de leurs principaux ouvrages sur la planche CLXXII. Je la consacre à la mémoire et de l'ar-
tiste flamand, et du maître italien.

Les tableaux reconnus pour être incontestablement de Jean Van Eyck, et que j'ai vus à Bruges et
à Gaud, sont tous â-peu-près du même style.

La composition est chargée d'une multitude de figures. On en compte plus de trois cents dans
celui de Gaud, qui représente l'adoration de l'Agneau par les vieillards de l'apocalypse. Auprès des
saints et des patriarches, sont les portraits du duc Philippc-le-Bon, et des deux frères Hubert et Jean
Van Eyck. Ces figures sout disséminées sur le corps même du tableau, et sur les volets qui le
recouvrent. Le dessin en est assez correct. Les attitudes quoiqu'un peu roides, ont de la vérité, du
naturel, de l'expression, et même quelque noblesse; les plis des draperies sont aigus et secs,
comme dans les autres productions de la Flandre et de l'Allemagne, de la même époque.

Ce qui distingue ces ouvrages des autres peinturés du même teins, est un effet de l'emploi de
l'huile dans le mélange des couleurs. Les teintes ont quelque chose de doux et de moelleux, et en
même tems une vivacité surprenante, duc apparemment à ce que les couleurs posées l'une à côté
de l'autre, ne sont plus tourmentées, et conservent toutes leur éclat naturel. Toutefois l'union
savante d'où provient l'harmonie, et à laquelle on a dans la suite attaché tant de prix, ne s'y fait
point encore remarquer; de sorte qu'en reconnaissant combien ils sont supérieurs aux tableaux peints
en détrempe, et recouverts d'un vernis assez gras pour qu'on les ait crus peints à l'huile, on n'y
trouve pas cependant tout le charme obtenu à l'aide de ce procédé, par des maîtres postérieurs à
Hubert et à Jean Van-Eyck.

Le JX° i présente un groupe principal du tableau de l'adoration de l'Agneau. Il donnera une idée
du dessin et de la disposition de tous ceux qui remplissent cette immense composition, aiusi que
de l'agencement des draperies.

Le N" ■}. est le portrait de Jean Van. Eyck, le plus intéressant des deux frères, et celui qui est
connu sous le non de Jean de Bruges. 11 s'est peint lui-même dans ce tableau, à coté de son frère
Hubert.

Le N° 3 est le seul tableau d'Anlonello de Messine, qui existe encore à Venise, dans un lieu
public. II est au palais Ducal, dans la chambre du Conseil des Dix.

Le Christ mort est environné d'anges dont les figures ne manquent pas de grâce; on voit dans la
tète de celte figure principale le sentiment de la douleur; il y faudrait seulement plus de noblesse.
Le faire où l'on dislingue des touches nourries et un commencement d'empâtement, annonce une
des premières productions de la Peinture, et montre tout â la fois une des sources où l'Ecole de
Venise a puisé le riche coloris et le beau maniement de pinceau qui la distinguent. Ce tableau est
assez bien conservé.
 
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