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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0262
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PEINTURE.

Il s'adressait plutôt aux peintres grecs qui, dans les bas siècles et dans le moyen âge, peignai
généralement en détrempe , soit leurs tableaux sur bois , soît les miniatures des manuscrits.

L'auteur nous apprend, et son surnom de Théophile semble le prouver, qu'il s'était appliqua
beaucoup de soin à l'étude des sciences et des lettres grecques: son traité prouve d'ailleurs qu'a
s'occupait des arts familiers à la Grèce; de sorte que ce pourrait être aux Grecs, et pour eux seu]
qu'il eût indique l'usage de l'huile de lin, qu'en effet on ne préfère point quand il s'agit de peincb
sur les murs.

Si L'enseignement de ce procédé n'eût pas été borné à quelques manœuvres préparatoires ou J
quelques vernis destinés à l'usage des Grecs, et dont l'emploi est aujourd'hui difficile à reconnaître
daus leurs ouvrages, comment l'odeur de l'huile n'eùt-elle pas fait découvrir le secret?

On est bien forcé d'élever aussi des doutes au sujet des peintures exécutées en Angleterre pou
l'ornement du palais de Henri III, au commencement du XIIIe siècle, et sur le portrait de Richard II
que M. Walpole cite dans ses Anecdotes of Painting m England, comme des peintures à l'huile
Il serait bien étonnant qu'un procédé employé publiquement dans des ouvrages faits pour des
rois, fût demeuré nu secret hors des palais de Henri et de Richard.

Quant aux prétentions de Malvasia, en faveur de Bologne (o), à celles de De Dominici en
faveur de la ville de Naples, et enfin de l'auteur du Catalogue de la galerie impériale de Vienne en
ce qui concerne l'Ecole Allemande, elles sont soumises d'abord aux observations générales que je
viens de présenter; mais il faut se rappeler encore plus particulièrement ce que j'ai déjà dit à l'occa-
sion des planches CXXX, CXXXII, CXXX1I1. Si au lieu de considérer les différens étals que cet art
a parcourus dans ses commencemens, comme tous les procédés nouveaux, on veut fixer la date tic
son invention d'après ses premières tentatives, il est bien difficile de distinguer une peinture dont
l'huile forme réellement le gluten, d'avec une autre qui est composée avec un vernis gras; et de là
les erreurs où d'habiles connaisseurs se sont laissés induire; car dans ce dernier cas, une peinture,
sans être à l'huile, en a toutes les apparences (b).

Si ces raisonnemens enfin, et toutes les considérations dont on pourrait les appuyer, ne parais-
sent pas entièrement convaincans, du moins accordera-t-on à Jean de Bruges le mérite d'avoir le
premier employé l'huile avec beaucoup d'intelligence et d'habileté.

C'est lui par conséquent qui, soit par une véritable invention, soit par un perfectionnement
notable, a opéré la plus importante révolution dans l'art de peindre (c), et lui a rendu chez les
modernes, un service égal sans doute à celui qu'il reçut chez les anciens dans l'invention du vernis
d'Apellc (d).

Le mérite d'Antonello de Messine n'a pas éprouvé les mêmes contestations. Personne ne nie que
ce maître n'ait le premier apporté en Italie le secret qu'il avait appris de Jean de Bruges.

Mais il est tems au surplus de renoncer à de vaines disputes sur de semblables questions. Ces

(a) Malvosiii, Fclsùia pitlricc, etc., iom.1, pag.22; Wltadi Lippo

bleau les tons qu'elles offrent sur la palette, l'artiste n'es! point obligé

Dalmasio.

de prévoir et de deviner ou quelque aorte ce qu'elles deviendront mr

(/>) Deux ailleurs parfaitement instruits île la théorie et do l'histoire

la loile, comme cela arrive dans d'autres procédés; il travaille franche-

île l'Ait, sont entièrement <le cet avis. Ce sont /.aneiti, Délia Pit-

ment et avec assurance.

litru fenasiana; Venezia, 1771,1). 20 ; et Morrona, Pùa illustrât»,

Il 110 faut pas cependant se dissimuler les inconvéniens de i-eiw ma-

17;)», lom. Il, p. 160. Ce dernier parle d'après des expériences qu'il a

nière de peindre. Si l'huile n'est pas employée avec discrétion et habi-

laites lui-même sur îles lahU-aux tlu lYpuipic dont il s'agit.

leté, comme savent le Faire en général les peintres flamands, les joen

On peut voir aussi, relativement à cet objet particulier, et sur le

différons que trop de luisans multiplient, ne permettent pas de saiàÇ

transport de la peinture à l'huile do Flandre on Italie par les soins

l'effet général du tableau d'un seul point de vue. Les teintes, d'abord a

d'Antonello da ji/csn'iia, un ouvrage publie* [oui rfcaminent pur le

vraies et si belles, s'altèrent avec le teins, forment des nuances nujst-

ouovolier Puacini, directeur de la galerie impériale île Florence, et

hles à l'harmonie, et finissent même par noircir considérablement

l'on digne de cette place par ses counaissa tires sur les ai is. Cet ouvrage

C'est ainsi que cet admirable procédé pose lui-même des borne* à '"
gloire des peintres, et prépare à nos descendans des regrets sciubllM»

est intitulé, Memorie ùtorico-critîc/ie <li Antoncllo ik-Ai Alitent,

pittoreJttiusihoieïŒbceaza, 1809, in-8°.

ù ceux que déjà nous éprouvons iious-ménies au sujet des eh»"



d'eouvra du XVI" siècle.

plus à l'Art lui-même qu'à son histoire. Ils diront comment le pinceau

IVut-èire me permettrai-je d'examiner encore dans 1111 autre endro»

devenu plus souple, plus hardi et plus assuré, quand il opère avec

si ce n'est pas au détriment des parties fondamentales de l'Art,*1

l'huile, peut donner aux.couleurs de In rigueur et do la suavité, do

par un abus des ressources que ce genre de peinture présente, <]U o0

l'empâtement cl ,|e la transparence; aux chairs, de la consistance et

a répandu lam de nouveaux eliarines dans le coloris.

de ta souplesse, du relieE et du .velouté, et h tous les corps enfin un

(</) Inventa ejus ( Apellis) et eeurù profitera in Arte. U»"m

catactcrfteonvenahlo, pur des touches justes et spirituelles.

imitarinemopooittiçuod absolut» opéra atramanto illinebat.Pi>^>

En effet, les onlmn employées à l'huile conservai., dans le ta-

XXXV, 10.
 
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