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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0265
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PEINTURE. RENOUVELLEMENT. i63

dans celles de Signorelli et du Pérugîn, et elles conservent encore aujourd'hui assez d'accord et de
fraîcheur pour captiver agréablement la vue.

La réunion sur une même planche de ces peintures exécutées dans un même lieu, à la même
époque, par les meilleurs maîtres du teins de Sixte IV, nous montre d'uue manière précise l'état de
l'Art au moment qui précède presque immédiatement les grands maîtres qui allaient en fixer le sort.

Le prédécesseur immédiat de ces hommes célèbres, celui qui éclaira leurs premiers pas, fut
Léonard de Vinci, né en 14^2 (a). Fils naturel de Piètro, habitant de Vinci, sur le territoire de Pis-

CLXXV, CLXXVI.
Peintures ii fresque >

XV-etXVl'sieclcs.

toie, il naquit sans fortune; mais la nature sembla vouloir le dédommager des injustices du sort. do Léonard de Vinci;
Elle lui donna avec la beauté, la force et l'adresse du corps, tous les trésors de l'esprit; et de son
côté, mettant ces riches dons à profit par des études continuelles et approfondies, dérobant à sa
bienfaitrice ses secrets les plus caches, il fit servir de si heureuses dispositions à l'avancement des
arts, et l'on peut dire à la gloire de l'humanité.

Génie méditatif et fécond, Léonard de Vinci inventa une foule de machines, utiles dans la paix,
propres à la guerre, agissant sur la terre, dans les airs, au sein des eaux, Il sut arrêter et diriger
le cours des fleuves. Aucune branche des sciences physiques et mathématiques ne lui fut étrangère,
et encore moins ignora-t-il aucun des beaux-arts. Principalement appliqué à la Peinture, il cultiva
la Sculpture et l'Architecture avec succès. Il en apprit les clémens du Verrocclno, qui les exerçait
avec distinction, et après un petit nombre de leçons, il surpassa son maître.

Loin que cette multiplicité d'études fut nuisible à ses progrès, et que ses connaissances étendues
en superficie manquassent de profondeur, telle était la justesse de son esprit, que les lumières qu'il
acquérait dans une science jetaient de l'éclat sur toutes les autres. Porté vers la peinture par un goût
prédominant, il dirigea sur cet art favori ses principaux efforts, et la géométrie même servit à faire
de lui un habile peintre.

Léon-Baptiste Alberti, qui par la nature de son esprit et la direction de ses études, peut en
divers points, être assimilé à Léonard, s'appliqua plus particulièrement à l'Architecture, et le traité
qu'il a composé sur cet art, rivalise avec celui de ce grand maître sur la Peinture.

Si Léon-Baptiste donna sur d'autres branches des sciences et des arts quelques ouvrages entière-
ment terminés, tandis que Léonard n'a laissé sur différens objets que des essais ou des ébauches,
cette différence vient de ce que le premier, favorisé par la fortune, jouissait d'un loisir qu'if savait
mettre à profit, tandis que le second était privé de ce rare avantage; mais ces ébauches suffisent
pour prouver que Léonard de Vinci posséda toutes les connaissances répandues de son tems, et
qu'il a même préparé la découverte de plusieurs choses qu'on ignorait encore, par des indications
dont la profondeur a droit de nous étonner.

Une si rare pénétration ne pouvait manquer d'assurer ses succès dans tous les travaux dont il
fut chargé. Mais de tous les moyens qu'il mit en œuvre, celui dont il sentit le mieux l'importance,
et dont son exemple prouva le mieux l'efficacité, fut l'étude du dessin. Personne avant lui ne s'y
était appliqué avec autant de constance et de méthode, et avec une intention si philosophique.

(a) Entre un grand nombre d'ouvrage» où il est question du Lo"o- machine» de guerre, elc., gravée* d'après les dessins des manuscrits

nard de Vinci, les plus utiles â consulter me paraissent être les fies conserves à la bibliothèque Ambroisiennc, et accompagnées de notice»

des Peintres, de Vasari, et la Lettre de Mariette à M. de Copias, explicatives.

insérée dam le tome II des Lettcre Piuoriche. Mariette, dans cette Un ouvrage plus récent doune tout ce qu'on peut désirer à cet

lettre, apprécie l'homme et ses ouvrage» avec une exactitude et une égard, avec encore plus de détails. Ce senties Mémoires do M. Amo-

justessequi out fait la base de tout ce quia été dit de mieux après lui retti, intitulés, Memorie storiclie sli la Fila, gli studi, e le opère



diJUanardo da Ftnci; Miltmo, tBuj, in-8". M. Am

Quant aux peintures de Léonard de Vinci, indépendamment des des savait» attachés ;i la bibliothèque Ambroisienne, a été à portée do

honucs gravures faites d'après tes principaux tableaux, on peut voir recueillir tout coque cette bibliothèque renferme de curieux sur la vie

ses Caricatures, que j'appelle plutôt ses étude» d"espression, gravées et le» ouvrages de Léonard, et sa sagacité lui a donné tous les moyens

au simple irait par M, de Cavlus, et le Recueil intitulé, Disegni di nécessaires pour le faire utilement. On suit d'ailleurs que cet artistea

Leonardo da Vinci, incisi e puiticali da Carlo Giuseppo Gerli, passé à Milan une grande partie do sa vie, et que des circonstance»

Mitancse; i^8/(, iu-fol. On trouve dans celte collection des études de particulières ont fait de la bibliothèque de cette ville le dépôt de pres-

diver» genres, figure» d'exprès*ion, caricatures, figures de chevaux, que tous ses manuscrit».
 
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