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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 2.1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.8638#0193
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JUB SIFFLET

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besoin, —■ nous n’y voyons aucun mal, — au con-
traire !

Il s’agit d’un journal, la Gazette du Château-d'Eau,
rédigée sans doute par les lions de la fontaine.

Mais comment se fait-il que cette Gazette, qui ne se
vend pas, qu’on dorme pour rien, se tire à cent mille et
quelquefois davantage?

Il y a un mystère là-dessous.

Je ne vous dirai pas où, pour ne pas faire de ré-
clame, mais ce n’est pas fort loin de nos bureaux.

J’ai lu :

INSTITUTION DE JEUNES FILLES

SAGE-FEMME

Education complète ! ! !

J’espère bien que non !

A côté du bal de la Reine-Blanche est installé un vété-
rinaire.

Au-dessous de l’enseigne de ce dernier, un plaisant à
écrit :

Le remède à côté du mal.

Au Vaudeville, Y Oncle Sam, de Sardou ET Asso-
lant, échange des kilos de papier timbré.

Et le public dit :

d âge aux enterrements, des jeunes gens en face de leurs
créanciers, des militaires à une exécution et du bourreau
à la potence ; mais leur gravité à chacun en particulier et
à tous ensemble n’approche pas encore de celle... d’une
vache qui rumine.

En mangeant du mironton, un de nos amis éprouve
un sentiment, désagréable. 11 porte la main à ses lèvres et

amène.je ne trouve pas de périphrase... il amène un

cheveu.

On bêle la bonne.

— Justine ! Justine!

Et Ton met sous ses yeux le corps du délit.

— Ah! c’est curieux, fait l’innocente fille,je croyais
pourtant les avoir tous enlevés.

111 piSRE-SlFFiBUB,

Sam embête
Sam assomme
Sam irrite
Sam excite
Sam horripile
Sam rase

Sam désole

Sam afflige, etc., etc.
Sardou seul se frotte
les mains et dit :

SAM AMUSE !

Un bon curé était en chaire et tonnait contre les i
ivrognes.

Un de ses paroissiens, plus chatouillé que les autres
par ses reproches, se lève et dit :

— Ah ! ça, monsieur le curé, il 'n’est pas défendu de 1
s’amuser un brin ! Jésus-Christ était bien aux Noces de
Cana !

— Ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux, mes frères ! j
riposta le pasteur.

La ville la plus distinguée de la Belgique, c’est Gand,
— parce que tous les gens comme il faut en portent.

Charles-Quint, né à Gand , aimait beaucoup cette
ville.

Il dit un jour à François Ier :

— Paris tiendrait bien dans mon gant !

Vous voyez que ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on
fait des calembours et que la pourpre ne les dédaigne
pas.

Un mot d’enfant.

C’était chez le fameux docteur Claude, le dentiste de
la rue Cadet :

Un père amène au docteur ses deux petites filles, Es-
ther et Eugénie.

Esther se fait bravement arracher quatre dents de
lait ; mais Eugénie a peur...

Alors Esther :

— Monsieur, arrachez-m’en une de plus, ça fera vo-
tre compte !

Après l’Exposition des besoins de l’enfant, il est ques-
tion d’en établir une autre pour les besoins du jeune
homme.

Nous pensous que cette exhibition sera plus intéres-
sante que celle qui a été inaugurée dimanche dernier,
où l’on ne voit que des industriels chantant leur produit
et des orphéonistes chantant leurs morceaux.

Mais absolument rien concernant les besoins de l’en-
fant.

Les Caliceçoltes, opérette bouffe en trois actes de
Michel Anézoet LeGuillois, va entrer prochainement en
répétition aux Fantaisies-Parisiennes de Bruxelles....
On dit beaucoup de bien de cette pièce et je pourrais en
dire aussi, si je ne craignais pas de passer pour un adu-
lateur mercenaire envers mes deux amis.

Oh ! mais ce n’est pas tout! les deux piocheurs achè-
vent en ce moment pour l’Alcazar de Paris la revue de
fin d’année intitulée : D oit vient le vent ?

La femme à deux têtes fait fureur.

Un riche Anglais séduit par ses doubles attraits lui a
offert sa main.

Le phénomène a refusé carrément... elle a ^une pas-
sion pour Thomme-chien, et c’est avec lui quelle vou-
drait conjunguer.

Mais l’homme-chien a une chaîne qu’il ne peut
briser !!!

LETTRES A LOLOTTE

Ma Lolotte,

« Nous avons perdu le respect ! » s’écriait un jour
Royer-Collard.

On ne ferait pas mal de méditer aujourd’hui ces
belles paroles ; car, en fait de respect, tu me parais
avoir singulièrement perdu celui de les anciennes con-
victions.

Comment! c’est loi que l’on rencontre maintenant dans
les agences de Mariages richesl

Je n’en reviens pas.

As-tu donc oublié tes déclarations?

— Lolotte, te disais-je un jour entre la poire elle
fr mage, que penses-tu du mariage?

— Le mariage, me réponefis-iu, c’est la légitimité de
l’amour.

— Mais encore ?

— Or, j’ai toujours pensé que la légitimité, en amour,
le tue en l’enchaînant.

Et sur ce thème que je t’avais fourni, je l’avoue, pour
me procurer une digestion agréable, tu trouvas le
moyen de me faire somnoler, dans mon fauteuil, avec un
discours de trois quarts d’heure.

Je n’aurais jamais cru, après cette fulgurante impro-
visation, te surprendre dans les agences de mariages
riches,

A quoi attribuer ce revirement d’idées, si ce n’est à une
pointe d’ambition ?

Car, au fond, il me paraît impossible que tu aies
changé d’une façon aussi radicale que celle-là.

C’est, sans doute le mot riches qui te fait divaguer,
en cette circonstance.

Peut-être aussi y a-t-il eu quelque dissentiment dans I
ton intérieur, et le provisoire de ta vie de duchesse com-
mence-t-il à te peser; mais je crois fermement que tu
t’accomoderas difficilement de la dictature d’un mari,
dorée fût-elle.

Aussi, je n’en doute pas, petite coquine, tu feras des
concessions à ton duc et tu te soumettras à une petite
prorogation; le temps de trouver mieux, quoi !

Ah ça ! mais je m’aperçois que j’emploie, pour te par-
ler, tout ce fatras de mots dont la politique nous as-
sourdit depuis quelque temps.

Ce n’est guère ma faute, va !

Je fais tout ce que je puis pour m’arracher aux im-
pressions pénibles que me cause la lecture des grands
journaux; je n’y réussis pas.

C’est embêtant, mais ce n’est pas drôle.

J’ai pris, cependant, pour arriver à un résultat, tous
; les moyens possibles.

j Trouvant plus juste que jamais cette pensée :

« Les plus fous sont les plus sages, »

| je me suis jeté à corps perdu dans la lecture du Tam-
j Tarn ; j’ai parcouru tous les numéros du Sifflet, par, s
1 jusqu’à ce jour; j’ai avalé tout un recueil de grivoiserie-:

| rien ne me réussit.

I Je ne puis rencontrer un ami dans la rue sans l’abor-
j der bêtement par ces mots :

! — Eh bien, notre amendement ?

— Je me suis complètement converti, mon cher, à
| des idées plus en harmonie avec l’état précaire de mes
I finances.

| — Alors, tu es rentré dans l’ordre ?

1 — Oui, j’ai quitté Joséphine.

j — Ce qui prouve, une fois déplus, que l’ordre c’est
! la liberté.

| Je te fais grâce du reste.

j SI je voulais te citer 1a, conversation in extenso, tu
\ en aurais pour deux heures à lire des balivernes de ce
genre.

Mais je veux épargner ton temps.

Tu peux l’employer bien mieux qu’à réfléchir au sujet
de Y Influence de la maladie des portefeuilles sur
l’état des esprits en France.

Ne ferais-tu qu’enfiler des perles que tu utiliserais
plus convenablement les jours que tu as à laisser couler

Je te la recommande, si tu veux faire parler de toi.

Mais si jamais la passion du boutonnage t’envahit à
ce point, je t’engage, cependant, à ne pas te fier au sus-
dit voltigeur de la garde.

Il est probable qu’il ne se laisserait pas boutonner
comme ça bêtement pendant un mois sans te boutonner
aussi quelque peu. ; et alors. . . alors, je ne répondrais
plus de rien. ^

lundis que l’on se boutonne à Chislehurst, on se dé-
boutonne aux Folies-Bergère, tellement on y a peur.

Tu as pu lire sur tous les murs, sur tous les kiosques
que M. Sari exhibe dans son antre sept magnifiques
lions qui n attendent que le moment favorable pour cro-
quer leur dompteur.

Si j en crois les bruits qui circulent dans les couloirs,
il est probable que, lorsque la curiosité des habitués de
1 endroit sera quelque peu émoussée, on laissera les lions
se promener en toute liberté à travers les fauteuils.

Je connais bon nombre de gens qui, à cette occasion,
ne manqueront pas d’y envoyer leur belle-mère.

Four ce qui te concerne, rien ne t’empêche d’y en-
voyer tes créanciers.

Une tentative beaucoup plus audacieuse que la tenta-
tive rêvée par M. Sari, c’est celle d’un monsieur qui
signe Hiœ-Zèd, au Figaro.

Ce bon jeune homme, ou ce bon vieillard (je ne sais,
ne le connaissant pas, comment l’appeler), a essayé de
nous persuader que les républicains ont accaparé la pro-
priété d’une figure de rhétorique qu’on désigne sous le
nom d euphémisme.

Te définir Y euphémisme, je ne le veux pas ; ça t’en-
nuierait.

Je me contente de te dire que Y euphémisme est une
façon de ne pas appeler les choses parleur nom.

Ainsi, par exemple, suppose que tu parles de ton pro-
priétaire :

Au lieu de dire : « ce vieux birhie! »

Tu dis simplement : « ce bon monsieur Jobinot ! »
Puisque maintenant tu es au courant, pourrais-tu me
dire si c’est par pudeur ou par euphémisme que le pro-
fesseur de rhétorique attaché à la rédaction du Figaro
signe Bip-Zed ?

— « Par pudeur? me réponds-tu. Mais comment fe-
rait-il ? U n’en a plus. »

C’est, bien, Lolotte.

Ta décision fait loi, pour moi, en cette matière,
et je défends à M. Hiœ-Zèd de s’insurger contre un ar-
rêt rendu par si jolie petite bouche que la tienne.

Ace propos, il est à remarquer que les hommes ontune
étrange manie.

Us aiment à se sentir frapper par certaines mains ; ils
ont horreur de se voir caresser par d’autres.

C’est, du reste, en ce moment, tout-à-fait le cas de
M. Louis Veuillot, si je ne me trompe.

— « Tout sera bon, venant de la main du roi, s’é-
crie-t- il.

— « Et si c’était une bonne correction? » répond à
cela un journal du soir.

Je crois, Dieu me pardonne, que, même en ce cas, les
dons du roi seraient les bien venus pour M. Louis
Veuillot.

On a vu aussi fort que ça.

Jean-Jacques Rousseau, n’a nullement dissimulé
à la postérité qu’il était aux anges, dans sa jeunesse,
lorsque la fille de son instituteur le déculottait et lui ad-
ministrait à la chute de l’épine dorsale ce que les nour-
rices du boulevard Bonne-Nouvelle appellent encore
aujourd’hui une bonne fessée.

Ce ne serait certainement pas au même genre d’émo-
tions que se laisserait aller Louis Yeuillot dans le cas
qui le concerne ; mais il ne manquerait pas de se répéter
tout bas avec satisfaction cette maxime du sage :

« Qui aime bien, châtie bien, »

i

j et il jubilerait à sa façon sous la main frappeuse.

Un mot, Lolotte, à propos de la maxime que je viens
de citer :

Il m’a toujours paru bien difficile de prouver à un
mortel ordinaire qu’on tient énormément à lui en lui
administrant une volée cle coups de poing.

Il est vrai que M. Louis Veuillot n’estqms un homme
ordinaire, bien que tu no sois pas son prophète.

Je t’embrasse.

Ton Lolot.

Pour copie conforme:

Firmin Berdoulet.

ici-bas.

A moins que tu n’aimasses mieux le genre d’occupa- c’est de se faire prier
— | tiens que chérit particulièrement, paraît-il, le jeune pa~

J’ai vu, disait un Anglais, la gravité des prédicateurs j trou cle Chislehurst.. ., momentanément en .pension à
en chaire’ des avocats au palais, des juges sur les bancs, j Woohoich.

des quakers aux assemblées religieuses, du chancelier j Ce monarque en herbe a passé tout le temps de ses.
parmi les lords, des officiers à l’exercice, des docteurs f vacances à boutonner son prévôt d’armes, un ancien de
près de leurs patients, des plaideurs au triounal, du la garce impériale.

commissaire-priseur faisant valoir une ignoble croûte, | Voilà, Lolotte, ce qu’on peut appeler une noble occu-
de l’antiquaire discutant sur un vieux tesson, des gens f pat ion.

MAXIMES BE LÂBOCHEFAUX-COL

Un homme peut être transporté à mille lieues de son
pays par une sentence injuste; des bottes trop justes l’em-
pêchent de faire un pas.

Le paradis des dormeurs, c’est le ciel de lit.

Le moyen pour une femme de passer pour un ange,

Dans une discussion, si votre contradicteur a un fu-
roncle, il serait cruel de lui river son clou.

J’ai cru longtemps que les souliers à vis avaient été
inventés;pour certains orateurs qui ne sont pas assez sou-
vent à la question.
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