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Lutz, Jules [Editor]; Perdrizet, Paul [Editor]
Speculum humanae salvationis (1): Text — Leipzig: Hiersemann, 1907

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https://doi.org/10.11588/diglit.49738#0316
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DRITTER TEIL. - DER IKONOGRAPHISCHE EINFLUSS DES SPECULUM.

3. Moïse fait sortir une source du rocher d’Horeb.
La fontaine d’huile 1.
La veuve de Sarepta donne à boire à Elie.
4. Elisée rend douces les eaux saumâtres de Jéricho.
Jésus change l’eau en vin, aux noces de Cana.
Moïse fend les eaux de la mer Rouge.
Etc.
Mais, à partir de la Cène, les vitraux de Saint-Alban
empruntent leur typologie au Speculum :
17. La manne.
La Cène (Spec. XVI).
Melchissédec donne à Abraham le pain et le vin.
18. Saül tâche de tuer David.
Judas trahit Jésus par un baiser (Spec. XVIII).
Amasa tue Joab par trahison.
19. Samson est en butte aux injures des Philistins.
Jésus est injurié par les Juifs (Spec. XIX).
Hur est conspué par les Juifs 2.
20. Lamec est maltraité par ses deux femmes.
Jésus est flagellé (Spec. XX).
Achior est battu de verges.
21. Les envoyés de David outragés. ..
Le couronnement d’épines (Spec. XXI).
Séméi outrage David.
22. Les espions portant le grand raisin 3.
Le portement de croix (Spec. XXII).
Isaac porte le bois du sacrifice.
23. Jérémie lapidé 4.
La crucifixion (Spec. XXIII).
Isaïe scié en deux 5 6.
24. Mort d’Eléazar (Spec. XXIV).
La mise au tombeau (Spec. XXV).
Mort d’Absalon (Spec. XXV).
25. Jacob pleure sur la robe de Joseph.
Marie pleure sur le cadavre de Jésus (Spec. XXVI).
Adam et Eve pleurent sur la tombe d’Abel.
26. Joseph descendu dans le silo.
Le Christ aux limbes (Spec. XXVII).
Jonas avalé par la baleine.
27. Jonas vomi par la baleine.
La Résurrection (Spec. XXXII).
Samson enlève les portes de Gaza.
28. Daniel dans la fosse aux lions.
Le Christ délivre des limbes Adam et Eve (Spec. XXVIII).
Les trois jeunes gens dans la fournaise.

31. La loi donnée à Moïse.
La. Pentecôte (Spec. XXXIV).
La tour de Babel.
Les groupes 29 et 30 ne sont pas pris du Speculum. Le
vingt-neuvième représentait le ÀIo/z me tangere, entre le
buisson ardent et l’apparition des trois anges à Abraham
(Trinus apparet, sed Deus unus). Le trentième, qui repré-
sente l’Ascension du Christ entre l’Ascension d’Hénoch et
celle d’Elie, se retrouve sur l’ambon de Klosterneubourg
et dans la Biblia pauperum.
2.
L’Italie n’a jamais beaucoup donné dans la symbolique
figurative : au Campo Santo de Pise, aux murs de la
Chapelle Sixtine les peintres du Quattrocento °, au plafond
de la Sixtine Michel-Ange, aux Loges du Vatican Raphael,
ont raconté l’histoire du peuple de Dieu et la genèse du
monde, sans en montrer la concordance avec l’histoire de
la Rédemption, de même que Duccio, au retable de
Sienne, et Giotto, à 1’Arena de Padoue, ont raconté
l’histoire évangélique sans en montrer les correspondances
cachées dans l’Ancien Testament. A cet égard, l’art reli-
gieux de l’Italie se rapproche beaucoup plus de celui des
Orientaux que de l’art du Nord 7. L’art byzantin, en effet,
s’il n’a pas complètement négligé le symbolisme figuratif,
ne lui a jamais accordé beaucoup de place, ni dans la déco-
ration murale des églises, ni dans l’ornementation des
objets liturgiques, ni dans l’illustration des manuscrits. Le
symbolisme figuratif, dans l’art byzantin, est sous-entendu
plus souvent que formellement exprimé ; il y est, en
quelque sorte, à l’état latent ; on l’y devine à certains
détails, la Théotocos qui apparaît dans le buisson ardent 8
ou dans la toison de Gédéon 9 ou au-dessus de l’arche
d’alliance10; il inspire certains rapprochements, l’Ascension
d’Elie peinte à côté de l’Ascension du Christ. Mais jamais,
que nous sachions, l’art byzantin n’a produit d’ensembles
typologiques analogues aux verrières de Mulhouse ou de
Saint-Alban, aux émaux de Klosterneubourg, aux minia-
tures de la Biblia pauperum ou du Speculum.

1 Schreiber croit qu’il s’agit du jeûne de Jésus au désert. Le titulus de cette verrière était pourtant clair : Fons olei Romae, cibet ut populum,
fluit hicque. Cf. Hist. Schol., in Evang., cap. V, add. : Fons olei erupit et, mieux encore, Leg. aur., cap. VI, p. 43 Grässe : Romae, ut attestatur
Orosius et Innocentius papa tertius, fons aquae in liquorem olei versus est et erumpens usque in Tibrini profluxit et toto die illo largissime emanavit.
Prophetaverat enim Sibylla quod, quando erumperet fons olei, nasceretur Salvator.
2 Hic subsannatum tulit plebisque sacratum : tulit fait le vers faux, et l’on ne comprend pas sacratum, le sens devait être : Hur subsanna-
tum tulit plebisque sputamentum.
3 Le titulus de cette verrière est ainsi rapporté : Hicque ferunt alii, pro vita solet recreari, ce qui ne signifie rien. Il faut corriger pro en
quo : « ce par quoi ......
4 Le sujet est étranger au Speculum, comme à la Biblia pauperum.
3 Le titulus doit se lire : Hic serra cecidit, Isaias ac requievit. Les éditeurs donnaient Sarra, comme s’il s’agissait delà femme d’Abraham.
6 «La dernière Biblia pauperum traduite en œuvres d’art, écrivent Laib et Schwartz (Biblia pauperum, Zurich, 1867, p. 8; Fribourg,
1892, p. 10), se trouve dans les peintures de la chapelle Sixtine. » Cette assertion est à tout le moins surprenante.
7 Die christliche Typologie gehört trot% ihrer antiken Wurzeln so gut wie ausschliesslich dem Westen an (J. von Schlosser, dans le
Jahrbuch der Kunstsammlungen des allerh. Kaiserhauses, 1902, p. 298).
8 Didron, Manuel d’iconographie chrétienne (Paris, 1845), p. 94. Cf. 5. H. S., ch. VII.
9 Didron, op. laud., p. 103. 10 Didron, op. laud., p. 99.

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