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https://doi.org/10.11588/diglit.49738#0315
INFLUENCE ICONOGRAPHIQUE DU SPECVLÜM
(Der ikcncgrapbiscbe Einfluss des Speculam)
A. Influence iconographique du Spéculum en général
1. L’influence du S. H. S. se fait sentir sur l’art transalpin dès avant le milieu du xive siècle:
vitraux de Mulhouse et de Saint-Alban.
2. Pourquoi le S. H. S. n’a pas influé sur l’art italien.
3. Les fresques de Brixen.
4. Influence sur l’art eyckien (triptyque Helleputte, Très Belles Heures de Turin), sur l’art flamand
issu des Van Eyck (retable de la Nativité, par R. de La Pasture ; retable du Saint Sacre-
ment, par Dirk Bouts), sur l’art franco-flamand (tapisseries de Saint-Bertin, de La Chaise-
Dieu et de la cathédrale de Reims) et sur l’art allemand (peintures de Conrad Witz au
Musée de Bâle).
5. L’influence indirecte du S. H. S. sensible jusque dans la première moitié du xvne siècle.
1.
Nous avons déjà dit que les manuscrits du S. H. S.
sont pour la plupart ornés de miniatures, quatre par
chapitre, représentant : l’une le fait de l’histoire évangé-
lique, les trois autres les trois préfigures de ce fait. Les
chapitres commençant au verso des feuillets et finissant
au recto suivant, le livre ouvert montre toujours un
chapitre entier : il offre aux yeux, d’un coup, l’un des
faits capitaux de l’histoire de la Rédemption, suivi du
cortège de ses préfigures.
Un manuscrit du 5. H. S. contient, quand il est
complet, 192 miniatures. On peut imaginer de quelle
commodité était un tel répertoire pour les artistes, et
même pour le clergé qui avait à tracer des programmes
aux artistes. L’art religieux s’est approvisionné de sujets
symboliques dans le 5. H. S. dès avant le milieu du xivc
siècle, dès que le S. H. S. a été répandu.
Les vitraux de Mulhouse en sont une preuve péremp-
toire : ce qui assure, en effet, aux verrières de Saint-
Etienne une mention dans l’histoire générale de l’art du
Moyen âge, c’est qu’entre tant d’autres œuvres inspirées
du S. H. S., nous n’en connaissons pas d’aussi ancienne.
Une autre preuve de la prompte influence du Speculum
sur les arts figurés est donnée par les vitraux de l’abbaye
de Saint-Alban, en Angleterre ; ces vitraux sont détruits,
mais un chroniqueur nous en a conservé les inscriptions
explicatives L Ceux qui étaient consacrés à l’histoire évan-
gélique antérieure à la Cène étaient disposés selon la
méthode typologique, mais ils n’avaient pas de rapport
avec le Speculum :
1. Sara grosse d’Isaac.
L'Incarnation.
Anne grosse de Samuel.
2. Chute des murailles de Jéricho.
Chute du temple de la Paix, à Rome*.
Chute des idoles d’Egypte.
1 Schlosser, Quellenbuch gur Kunstgeschichte, p. 317, d’après Dodsworth et Dugdale, Monasticon Anglicanum, Londres, 1682,1, 181 ss.
Cf. Schreiber, Biblia pauperum, p. 9.
2 Schreiber croit qu’il s’agit de la Présentation au Temple; il n’a pas compris le titulus de cette verrière, Hic parti ut Virgo, templum
Pacis ruit ultro. Cf. Hist. Schol., in Evang., cap. V (De Nativ. Salv.), additio 1 : Romae templum Pacis corruit, et mieux encore, Leg. aurea,
cap. VI (De Nativ. J. C.), p. 42 Grasse: Romae, ut testatur Innocentius papa tertius, duodecim annis pax fuit, igitur Romani templum Pacis
pulcherrimum construxerunt et ibi statuam Romuli posuerunt. Consulentes autem Apollinem, quantum duraret, acceperunt responsum, quousque virgo
pareret. Hoc autem audientes dixerunt : Ergo in aeternum durabit. Impossibile enim crediderunt, quod unquam pareret virgo. Unde in foribus templi
titulum scripserunt : Templum Pacis aeternum. Sed in ipsa nocte qua Virgo peperit, templum funditus corruit ; et ibi est modo ecclesia sanctae Mariae
Novae. Le texte d’innocent III, auquel renvoie la Légende dorée, est le deuxième sermon sur la Nativité (P. L., CCXVII, 457)- Cf- encore,
pour les miracles qui eurent lieu lors de la Nativité, le Catalogus Sanctorum de Petrus de Natalibus, 1. II, ch. 1.
( 29I )
(Der ikcncgrapbiscbe Einfluss des Speculam)
A. Influence iconographique du Spéculum en général
1. L’influence du S. H. S. se fait sentir sur l’art transalpin dès avant le milieu du xive siècle:
vitraux de Mulhouse et de Saint-Alban.
2. Pourquoi le S. H. S. n’a pas influé sur l’art italien.
3. Les fresques de Brixen.
4. Influence sur l’art eyckien (triptyque Helleputte, Très Belles Heures de Turin), sur l’art flamand
issu des Van Eyck (retable de la Nativité, par R. de La Pasture ; retable du Saint Sacre-
ment, par Dirk Bouts), sur l’art franco-flamand (tapisseries de Saint-Bertin, de La Chaise-
Dieu et de la cathédrale de Reims) et sur l’art allemand (peintures de Conrad Witz au
Musée de Bâle).
5. L’influence indirecte du S. H. S. sensible jusque dans la première moitié du xvne siècle.
1.
Nous avons déjà dit que les manuscrits du S. H. S.
sont pour la plupart ornés de miniatures, quatre par
chapitre, représentant : l’une le fait de l’histoire évangé-
lique, les trois autres les trois préfigures de ce fait. Les
chapitres commençant au verso des feuillets et finissant
au recto suivant, le livre ouvert montre toujours un
chapitre entier : il offre aux yeux, d’un coup, l’un des
faits capitaux de l’histoire de la Rédemption, suivi du
cortège de ses préfigures.
Un manuscrit du 5. H. S. contient, quand il est
complet, 192 miniatures. On peut imaginer de quelle
commodité était un tel répertoire pour les artistes, et
même pour le clergé qui avait à tracer des programmes
aux artistes. L’art religieux s’est approvisionné de sujets
symboliques dans le 5. H. S. dès avant le milieu du xivc
siècle, dès que le S. H. S. a été répandu.
Les vitraux de Mulhouse en sont une preuve péremp-
toire : ce qui assure, en effet, aux verrières de Saint-
Etienne une mention dans l’histoire générale de l’art du
Moyen âge, c’est qu’entre tant d’autres œuvres inspirées
du S. H. S., nous n’en connaissons pas d’aussi ancienne.
Une autre preuve de la prompte influence du Speculum
sur les arts figurés est donnée par les vitraux de l’abbaye
de Saint-Alban, en Angleterre ; ces vitraux sont détruits,
mais un chroniqueur nous en a conservé les inscriptions
explicatives L Ceux qui étaient consacrés à l’histoire évan-
gélique antérieure à la Cène étaient disposés selon la
méthode typologique, mais ils n’avaient pas de rapport
avec le Speculum :
1. Sara grosse d’Isaac.
L'Incarnation.
Anne grosse de Samuel.
2. Chute des murailles de Jéricho.
Chute du temple de la Paix, à Rome*.
Chute des idoles d’Egypte.
1 Schlosser, Quellenbuch gur Kunstgeschichte, p. 317, d’après Dodsworth et Dugdale, Monasticon Anglicanum, Londres, 1682,1, 181 ss.
Cf. Schreiber, Biblia pauperum, p. 9.
2 Schreiber croit qu’il s’agit de la Présentation au Temple; il n’a pas compris le titulus de cette verrière, Hic parti ut Virgo, templum
Pacis ruit ultro. Cf. Hist. Schol., in Evang., cap. V (De Nativ. Salv.), additio 1 : Romae templum Pacis corruit, et mieux encore, Leg. aurea,
cap. VI (De Nativ. J. C.), p. 42 Grasse: Romae, ut testatur Innocentius papa tertius, duodecim annis pax fuit, igitur Romani templum Pacis
pulcherrimum construxerunt et ibi statuam Romuli posuerunt. Consulentes autem Apollinem, quantum duraret, acceperunt responsum, quousque virgo
pareret. Hoc autem audientes dixerunt : Ergo in aeternum durabit. Impossibile enim crediderunt, quod unquam pareret virgo. Unde in foribus templi
titulum scripserunt : Templum Pacis aeternum. Sed in ipsa nocte qua Virgo peperit, templum funditus corruit ; et ibi est modo ecclesia sanctae Mariae
Novae. Le texte d’innocent III, auquel renvoie la Légende dorée, est le deuxième sermon sur la Nativité (P. L., CCXVII, 457)- Cf- encore,
pour les miracles qui eurent lieu lors de la Nativité, le Catalogus Sanctorum de Petrus de Natalibus, 1. II, ch. 1.
( 29I )