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Lutz, Jules [Hrsg.]; Perdrizet, Paul [Hrsg.]
Speculum humanae salvationis (1): Text — Leipzig: Hiersemann, 1907

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https://doi.org/10.11588/diglit.49738#0275
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LA DATE ET UAUTEUR DU SPECÜLVM
(Die Entstebiingszeit und der Verfasser des Speculum)
1. Date du S. H. S.
2. L’auteur a voulu rester anonyme.
3. Le 5. H. S. n’est pas d’origine italienne.
4. Il a été écrit en Souabe ou en Alsace.
5. Extraits du 5. H. S. dans la Vita Christi.
6. L’auteur probable du S. H. S. : Ludolphe de Saxe.
7. De deux légendes qui ne se trouvent que dans le 5. H. S. et dans la Cita Christi.
8. De quelques légendes bibliographiques relatives au Spéculum-, le Speculum faussement attribué:
i° à Conrad d’Alzey ; — 20 au monachus Joannes, Bénédictin du xme ou du xive siècle ; —
30 à Henri Suso (frater Amandus).

1.
Peut-on préciser davantage, déterminer dans quel cou-
vent et par quel docteur le Speculum a été composé ?
Deux manuscrits de Paris (Bibl. nat. lat. 9584, Arse-
nal 593) qui, d’après leur écriture et le style de leurs
miniatures, doivent provenir d’un même scriptorium, et
dater du milieu du trecento, contiennent, insérée dans le
début du prooemium, une phrase en prose ordinaire :
Incipit prooemium cujusdam novae compilationis
(editae sub anno Domini millesimo CCCXXIP ; nomen nostri auctoris
humilitate siletur)
Cujus titulus sive nomen est Speculum humanae salvationis.
Il n’y a aucune raison de ne pas admettre cette date,
car, d’une part, le Spéculum a été composé à l’aide, no-
tamment, de la Légende dorée, dont l’auteur mourut en
1298; d’autre part, le Speculum est antérieur à la fin du
xive siècle, comme le prouve le style des plus anciennes
œuvres d’art qu’il a inspirées, par exemple les vitraux de
l’église Saint-Etienne à Mulhouse ; on a d'ailleurs deux
manuscrits du Spéculum, datés, l’un de 1356, l’autre de
1376 (Munich dm 33 et 4755). Le texte même fournit
quelques indices chronologiques, qui ne contredisent
point la date fournie par les deux manuscrits de Paris.
Dans le chapitre V, qui traite de la Présentation de la
Vierge au Temple, il n’est pas encore question de la fête
par laquelle l’Eglise latine, depuis 1372, célèbre cet épisode
de la vie de Marie. On lit, d’autre part, au cha-
pitre XXVIII, ligne 53 : dicitur quod ubi est Papa, ibi est
Romana curia. Ceci n’a pu être écrit que pendant la cap-
tivité de Babylone, lorsque les papes résidaient en
Avignon (1309-1377).

2.
Nomen nostri auctoris siletur. Les pieux auteurs des
livres mystiques ont souvent tu leur nom, par humilité.
Il en va pour le Speculum comme pour la Biblia pauperum,
pour l’Imitation de Jésus-Christ, ou pour le livre de morale
chrétienne qui porte le titre de Gesta Romanorum. De né-
ologismes relevés dans les Gesta, certains érudits ont
conclu, selon leur nationalité respective, que l’auteur
était français, ou allemand, ou anglais. Cette façon de
déterminer le pays où fut écrit tel ou tel ouvrage latin
anonyme du Moyen âge est, en règle générale, très incer-
taine Il 1. Appliquée au Speculum, elle ne donne aucun
résultat : le Spéculum est un ouvrage en latin savant, où
l’on ne relève aucun mot populaire, aucun idiotisme
révélateur de la nationalité de l’écrivain.

3.
L’auteur du Speculum ne doit pas être un Italien. Cela
résulte de ce qu’il dit de la crucifixion :
xxm, 49. Non erat juris, quod homo cruci cum clavis annecteretur,
Sed ut funibus suspenderetur, donec moreretur.
Le Christ aurait été, par un raffinement de cruauté
inventé par les Juifs, cloué à la croix avec des clous,
tandis que les deux larrons auraient été simplement sus-
pendus au bois d’infamie au moyen de cordes. C’est bien
ainsi que l’art du Nord, France, Pays-Bas, Allemagne, a
représenté la crucifixion du Christ et des deux larrons.
Mais l’art italien, conformément à la vraie tradition de
l’Eglise, ne fait pas de différence entre la façon dont furent

1 Cf. l’introduction de G. Brunet à son édition, dans la Bibliothèque elzévirienne, de la traduction française des Gesta, Le Violier des
histoires romaines.
 
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