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Lutz, Jules [Hrsg.]; Perdrizet, Paul [Hrsg.]
Speculum humanae salvationis (1): Text — Leipzig: Hiersemann, 1907

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https://doi.org/10.11588/diglit.49738#0283
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LES SOURCES DU SPECVLVM
(Die Quellen des Speculam}

A. Ouvrages dominicains : la Somme de saint Thomas, la Légende dorée.
1. Le S. H. S. est une compilation.
2. La source des «faits» et des préfigures indiquée par les rubriques des illustrations.
3. L’auteur a dû se servir surtout de livres écrits par les docteurs de son Ordre : de la Somme de
saint Thomas comme source de plusieurs passages théologiques du S. H. S.
4. De la Légende dorée comme source de plusieurs idées mystiques (les prêtres supérieurs aux
saints et même aux anges ; David sive Christas quasi tenerrimus ligni vermiculus) ou super-
stitieuses (les démons aussi nombreux que les poussières de l’air) contenues dans le
S. H. S.
5. De la Légende dorée comme source de plusieurs des traditions apocryphes relatées dans le S.
H. S. (légendes sur la Nativité et la Présentation de la Vierge, sur la Nativité du Christ,
sur les Mages et la Fuite en Egypte).

1.
Le 5. H. S. est une compilation, le lecteur en est
averti par les premiers mots du prooemium :
Incipit prooemium cujusdam novae compilationis.
Il en va de même de la plupart des ouvrages composés
par les docteurs du Moyen âge. C’est pourquoi l’histoire
littéraire du Moyen âge consiste surtout en recherches de
«sources». Pour le 3. H. S., la question des sources est
particulièrement importante.
Parfois, les docteurs du Moyen âge — glossateurs, thé-
ologiens, hagiographes — ont pris eux-mêmes la peine
d’indiquer les ouvrages dont ils se sont servis *. Pour sa-
voir, par exemple, les sources où ont puisé Walafried
Strabo, Thomas d’Aquin et Jacques de Varazze, on n’aurait
qu’à réunir les références contenues dans la Glose ordinaire,
la Somme et la Légende dorée. Parfois, les docteurs ont
poussé la complaisance jusqu’à dresser eux-mêmes la liste
de leurs autorités : ainsi ont fait Godefroy de Viterbe,
dans la préface de son Panthéon 2, le Dominicain Etienne

de Bourbon, dans la préface de son recueil d’« exemples »3,
le Franciscain Barthélemy, dans le dernier chapitre de son
Propriétaire4. La concision à laquelle s’était astreint
l’auteur du Spéculum, en se donnant la tâche de raconter
en cent lignes l’un des grands faits de l’histoire évangélique,
plus trois préfigures de ce fait avec les explications et ré-
flexions appropriées, la symétrie à laquelle l’assujettissait
la «prose rimée par doublettes», l’intention déclarée de
ne pas s’adresser uniquement à des savants, tout cela
explique qu’il n’ait chargé son texte d’aucune référence.
Mais il est assez facile de retrouver les livres dont il s’est
servi, et voici pourquoi.
2.
D’abord, parce que, dans la plupart des manuscrits
illustrés, les illustrations sont surmontées de rubriques
qui disent où sont pris les sujets représentés. Notons en
passant que ces rubriques, qui ne se trouvent pas dans
tous les manuscrits illustrés, varient extrêmement d’un
manuscrit à l’autre, d’où l’on peut conclure quelles ,

1 « Vincent de Beauvais a toujours soin d’indiquer le nom de l’auteur auquel il fait un emprunt. L’utilité de faire des citations exactes
était très appréciée. Le chroniqueur connu sous le nom d’Albéric de Troisfontaines indique les sources auxquelles il a puisé. Hélinand a suivi
le même système » (Boutaric, Vincent de Beauvais, dans la Revue des questions hist., t. XVII, p. 12).
2 P. L., CXCVIII, 878.
3 Lecoy de la Marche, La chaire fr. au Moyen âge^, p. 117; Anecdotes hist. d’Etienne de B., p. xm.
4 Hist. litt, de la France, t. xxx.

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