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Lutz, Jules [Hrsg.]; Perdrizet, Paul [Hrsg.]
Speculum humanae salvationis (1): Text — Leipzig: Hiersemann, 1907

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https://doi.org/10.11588/diglit.49738#0295
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DV SYMBOLISME TYPOLOGIQVE AVANT LE S. H. S.
(Typologischer oder figurativer Symbolismus vor dem Speculum)

1. Définition de la méthode typologique.
2. Cette méthode était en germe dans le Nouveau Testament.
5. Origéne en Orient, Augustin en Occident en sont les créateurs.
4. Elle n’a commencé à influer sensiblement l’art religieux que depuis le xne siècle.
5. Les émaux typologiques du xne siècle : ateliers mosans et rhénans.
6. Le crucifix de Saint-Denis et l’ambon de Klosterneubourg.
7. Les verrières typologiques du xme siècle.

1.
« Dans l’Ecriture Sainte, le sens littéral est faux », en-
seignait au début du xve siècle le fameux théologien Jean
Petit1. « D’autres docteurs du même temps, sans le dire,
pensèrent de même et ne virent jamais dans l’Ancien ni
dans le Nouveau Testament un simple récit, une morale
applicable à la vie humaine, des pensées ouvertes et natu-
relles ; rien ne leur semblait plus indigne d’un texte
sacré 2. »
Le S. H. S. et d’autres livres à images de la même
époque, sur lesquels nous reviendrons plus loin, Biblia
pauperum, Concordantiae caritatis, sont les productions les
plus curieuses de la singulière méthode d’exégèse allé-
gorique 3 4 que les théologiens ont appelée « typologique »
ou « figurative », parce qu’elle considère les faits de l’his-
toire antérieure à la vie terrestre du Christ comme des
« figures » ou des « préfigures » des faits de l’histoire

évangélique : ceux-ci sont les « antitypes », ceux-là les
« types » i. Méthode essentiellement symbolique et mys-
tique, puisqu’elle est fondée sur ce principe qu’il y aurait
entre les deux Testaments une concordance mystérieuse,
l’Ancien étant, selon l’expression des docteurs du Moyen
âge, la figure perpétuelle du Nouveau.
2.
On se tromperait en croyant que l’idée d’expliquer
l’Ancien Testament comme la préfigure du Nouveau soit
une invention du Moyen âge. Le Moyen âge, en cela, n’a
fait que coordonner, systématiser, développer l’enseigne-
ment qu’il avait reçu de la tradition. L’Evangile de Mat-
thieu 5 répétait que le Christ était venu pour accomplir
les prophéties6 ; les Epîtres apprenaient qu’il était le
nouvel Adam venu pour sauver le monde que l’ancien

1 f 1411. Voir sa notice dans la Nouv. biogr. gin., XXXIX, 705.
2 J.-V. Le Clerc, Disc, sur l’état des lettres au XIVe siècle, t. I, p. 369.
3 Allegoria, quae per factum aliud factum figurat. Sumitur allegoria quandoque a persona, ut Isaac significat Christum ; etiam David quan-
doque hoc modo significat Christum. Quandoque a re quae non est persona, ut vervex occisus humanitatem passam significat, et lapis duritiem cordis ;
quandoque a numero... (vel) a loco... (vel) a tempore... (vel) a facto (Pierre Comestor, prologue de YHist. scol.). Cf. Thomas d’Aquin, Somme,
pars I, qu. I, ■§ io « Utrum Sacra Scriptura sub una littera habeat plures sensus ? » : Secundum quod ea quae sunt veteris legis significant ea quae
sunt novae legis, est sensus allegorictis. Secundum vero quod ea quae in Christo sunt facta sunt signa eorum quae nos agere debemus, est sensus moralis.
Prout vero significant ea quae sunt in aeterna gloria, est sensus anagogicus.
4 Pour cette terminologie, cf. Tholuck, ap. Real-Encyclop. de Herzog, XVII, 392.
6 Sur les origines scripturaires du symbolisme typologique, cf. Heider, Beiträge ^ur christlichen Typologie aus Bilderhandschriften des
Mittelalters, dans le Jahrbuch der k. k. Centralcommission, t. V (1861), p. 4 sq, qui a résumé les articles fondamentaux de Hoffmann, Mystischer
Sinn der Bibel et Typen, dans les t. VII et XI du Kirchenlexicon de Wetzer et Welte.
6 Matth, i, 22 ; 11, 15 ; iv, 14; vin, 17 ; xm, 35 ; xxi, 4; xxvn, 35. «Un des traits caractéristiques de Matthieu est l’emploi fréquent
des passages de l’A. T. qui sont allégués comme contenant la prédiction des faits évangéliques... Il y a lieu de se demander quelquefois si c’est
l’Evangile qui a prévenu et provoqué l’application, ou bien si c’est le texte de l’A. T. qui a influencé et enrichi la tradition évangélique »
(Loisy, Les Evangiles synoptiques, I, 336).

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