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Texier, Charles
Description de l'Asie Mineure: faite par ordre du gouvernement français en 1833 - 1837 ; beaux-arts, monuments historiques, plans et topographie des cités antiques (Band 1) — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.4675#0237
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( 212 )

adhérentes a l'extrémité de l'édifice sont faites avec une pierre réfractaire de la nature
de la serpentine, d'une dureté extrême, et dont la couleur est verdâtre. La chambre
principale a ']m,']S de large sur iom,20. Elle est éclairée par deux fenêtres, entre les-
quelles se trouve taillée dans le roc au niveau du sol une espèce d'auge de 2m,8o de
long. Cette pièce est entourée de plusieurs cellules comme la grande enceinte. Il est
clair que dans cette disposition il ne se trouve rien qui rappelle les temples construits
par les Romains et les Grecs, tandis que, comme construction, cet édifice a une grande
analogie avec les monuments de Persépolis. On ne saurait dire à la première vue que
ce sont les ruines d'un monument sacré, si, à l'extrémité de l'esplanade, et domi-
nant le ravin profondément encaissé qui donne le nom au village de Boghâz-Keuï, on
ne remarquait un rocher dont la partie supérieure, aplanie par l'art, a été convertie en
un autel, et à la surface duquel on remarque de ces trous circulaires que nous avons
signalés dans la construction du temple.

Préoccupé de l'idée de retrouver la position de Tavium, j'étais disposé à voir dans ces
ruines le temple de Jupiter avec l'asile mentionné par Strabon, sans m'arrêter à ce qu'il
y avait d'anormal dans une pareille conjecture; mais je me vis plus tard forcé de renoncer
à cette opinion, bien à regret, car je n'avais aucun nom probable à donner à cette ville.

ACROPOLES, PALAIS.

Continuant l'examen de ces lieux, et guidé par les habitants du village, je portai mon
attention sur les rochers qui entourent le temple, et je vis qu'ils conservaient tous plus ou
moins de traces du travail de l'homme. Celui qui est le plus à l'ouest a été tranché de
part en part de manière à présenter un passage dont les parois sont bien aplanies et
verticales (,). En descendant quelques pas dans le lit du petit ruisseau voisin, on trouve
l'entrée d'un souterrain dans lequel je me glissai, non sans peine, mon guide refusant
obstinément de me précéder. Le souterrain était à moitié comblé par les terres charriées
par les pluies, cependant il me fut possible de le parcourir dans une longueur d'environ
100 mètres, et de m'assurer qu'il se dirige vers l'esplanade du temple. La construction de ce
conduit a tous les caractères de la plus haute antiquité; il est bâti de pierres brutes, et la
courbe de la voûte a la forme d'une ogive très-aplatie, au point qu'en quelques endroits
les murs ont l'aspect de deux plans inclinés. Les éboulements survenus dans l'intérieur
m'empêchèrent de pénétrer plus avant, avec le guide qui marchait un fanal à la main.
La croupe du plateau sur lequel est construit le temple présente encore d'autres traces
de ruines, et notamment de substructions qui sont toutes de travail pélasgique et de
différents caractères.

En franchissant le petit ruisseau dont je viens de parler, on se trouve sur une
autre croupe, également formée par le cours de deux torrents. Des plateaux super-
posés s'élèvent graduellement jusqu'au niveau de la montagne sur laquelle était située
la ville. On remarque près de là des roches pivotantes comme celles que j'ai signa-
lées, mais d'une plus grande étendue. La plus inférieure de ces roches est appelée par
les habitants Kiz-Kaïa (la Roche de la fille) sans qu'ils puissent assigner aucune cause
à celte dénomination, qui ne me paraît autre chose qu'un souvenir confus de la divinité
qui était adorée dans ces lieux, et qui avait peut-être à Kiz-Kaïa un autel comme celui
que j'ai décrit.

(l) Voyez au plan, roche 4e.
 
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