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Texier, Charles
Description de l'Asie Mineure: faite par ordre du gouvernement français en 1833 - 1837 ; beaux-arts, monuments historiques, plans et topographie des cités antiques (Band 1) — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.4675#0239
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porte comme dune époque postérieure aux murailles, attendu, dit-il, que la baie est
couronnée par un plein-cintre. Dans le mémoire qui accompagnait mes dessins, j'avais
sans doute négligé de faire observer que le couronnement de cette porte était, formé
par une large pierre posée en architrave sur les deux jambages. Le plein cintre est taillé
dans la pierre massive, il n'y a donc pas trace de voussoirs ni d'aucun appareil de ce
genre; en conséquence, je regarde cet ouvrage comme contemporain des murailles. Les
tètes de lion, qui sont taillées en plein dans l'épaisseur des jambages, ne démentent pas
cette opinion; elles sont du même style que le trône de marbre, d'un caractère très-
archaïque, trouvé près du temple. Dans l'intérieur,du coté de la ville, on voit à droite et à
gauche de la porte deux tours en saillie formant des corps de garde. Mais toute l'étendue
de cette fortification n'est pas garnie de tours de défense; du coté de l'est, les murailles
dominent une vallée profonde, au fond de laquelle s'étendent à perte de vue des forêts
de chênes encore inexplorées.

A 3o mètres environ, à droite de la porte, il y a une poterne qui communique avec-
un souterrain d'une construction entièrement semblable à celui qui avoisine le temple;
la voûte est en forme d'ogive, et les pierres sont posées sans avoir été travaillées. Elle
peut être parcourue dans une étendue de i5o mètres. En suivant sur le sol la direction
prise à la boussole, je fus conduit dans la forêt, remplie de buissons inextricables, mais
parmi lesquels on trouve, çà et là, des traces de construction.

Tous les murs de ces habitations sont faits de pierres sèches; la nature de la construc-
tion varie ; j'en donne différents spécimens dans la planche LXXXII. On observe quelques
débris de murs en assises réglées, mais le plus grand nombre est en appareil dit pélas-
gique; dans tout l'espace eneeint par les murailles supérieures, et que j'estime avoir trois
kilomètres de diamètre, je n'ai pas observé de vestige des monuments publics;ils étaient
tous réunis, sans doute, dans la partie inférieure de la ville.

Je passe sous silence toutes les courses que j'ai faites dans les montagnes environnan-
tes, d'après la fausse indication d'inscriptions tracées sur les rochers : je n'en trouvai

aucun vestige.

L'intérêt qui s'attachait pour moi à l'existence de ces ruines devint encore plus grand
quand j'appris qu'à environ deux milles de la ville il existait une enceinte taillée dans
le roc, et autour de laquelle sont sculptés des bas-reliefs représentant un sujet qui se
rapporte à des événements complètement oubliés aujourd'hui, mais qui doit avoir été
d'une grande importance dans l'histoire de ces peuples.

YASILI-KAÏA.

Le chemin qui conduit à cette enceinte est frayé au milieu de terrains incultes,
on n'observe aux enviions aucune trace de construction; il ne paraît pas qu'ancienne-
ment ce lieu ait jamais été habité. Aujourd'hui il est également désert, et les pay-
sans craindraient de s'y trouver à la tombée de la nuit. Rien aux alentours ne peut
indiquer l'existence d'un monument de cette importance, et lorsqu'au détour d'un ro-
cher je me trouvai en face de ce chef-d'œuvre d'un art barbare mais primitif, je ne pus
cacher mon admiration, et je récompensai par un présent (backchicli), le guide auquel
je devais cette découverte. Cette action si simple faillit in être nuisible 5 car les autres
paysans se dirent entre eux : « Bou-mouzzafîr o khasnê aladjak, » cet étranger emportera
le trésor; aussi pendant tout mon séjour, je fus constamment accompagné et observé (l).

(l) Voy. Hamilton, Researcbes, T. I, f\oo.
 
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