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( *i5 )
Le monument de Yasili-Kaïa (la pierre écrite), c'est ainsi que le désignent les habitants,
est d'une conservation parfaite; jamais il n'a eu d'accessoires autres que ce qui existe
maintenant. Une enceinte disposée par la nature a été agrandie et régularisée par la main
des hommes. Elle forme une salle presque rectangulaire(1), et sur les rochers taillés a pic
se trouvent sculptés les bas-reliefs disposés en différents tableaux qui l'entourent à
hauteur d'homme.

A gauche, en entrant, le premier tableau représente onze figures, toutes dans la même
pose et dans le même costume. Chacun des personnages est coiffé du casque conique,
vêtu d'une tunique légère, et porte des chaussures assyriennes dont(2) l'extrémité est très-
relevée. Un peu en avant de ce groupe, marchent deux autres personnages semblables
et exactement dans la même pose, le bras gauche tendu en avant, et le bras droit légè-
rement fléchi dans le mouvement d'un tireur d'arc ; cependant on doit remarquer qu'ils
sont sans armes; ils semblent exécuter une marche rapide et régulière. Le bas-relief est
taillé dans un rocher calcaire cristallin et d'une dureté extrême; il est placé à environ
im au-dessus du sol, et était couvert d'une vaste croûte de lichen, qui prouvait que de-
puis longtemps il était oublié des humains. La dégradation qu'il a subie est due plutôt
à l'effet du temps qu'à des atteintes volontaires de la part des habitants.

Le second bas-relief représente trois figures barbues portant la même coiffure que les
précédentes, et vêtues, indépendamment de la tunique, d'un manteau qui les enveloppe
presque en entier: cest le sisyrnos des Mèdes. Le personnage qui marche devant, a
exactement le même costume que les figures du premier tableau; quant à la pose,
elle est la même dans tous les groupes (3).

Les deux tableaux qui suivent représentent une procession composée d'hommes armés
et portant des emblèmes ou des présents; les deux premières figures sont barbues, sont
coiffées du casque assyrien(4), légèrement recourbé sur le devant, et vêtues d'une robe
rayée obliquement et reliée par une ceinture. Ce vêtement est la robe médique dé-
crite par Strabon (5), qui la compare aussi à la robe œtolique, que l'on attachait par
une ceinture au bas de la poitrine, et aussi par des agrafes sur l'épaule. Ces deux figures
portent un emblème qui ressemble à la croix ansée des Egyptiens; celui qui marche
devant est armé d'une massue, les deux autres personnages sont sans armes et vêtus de
la tunique; viennent ensuite : un homme tenant une massue (6), un autre tenant dans
ses deux mains un objet indéterminé; puis deux hommes armés de massues, et portant
l'un une croix ansée, et l'autre un vase. Le second tableau, sculpté sur un autre plan du
rocher, continue le sujet que je suis disposé a appeler la pompe des Dorophores. La plu-
part des acteurs de cette scène sont armés, et portent en outre des objets dans lesquels
on reconnaît cette croix ansée du tableau précédent. Un seul des personnages est armé
delà massue; un autre porte une faux, les trois autres ce sabre recourbé sur son tran-
chant, qui fut d'abord en usage chez les Orientaux et que l'on nomma chiin-chjr{1\ dont
nous avons fait le mot cimeterre. Le milieu du bas-relief représente un sujet assez dif-
ficile à interpréter; mais d'après la disposition des figures, on est porté à le regarder
comme allégorique, car il se compose de deux figures monstrueuses, vues de face et
montées sur un socle; elles supportent au-dessus de leur tête une espèce débarque. Tou-

(,) Voyez pi. LXXIII, le plan de Yasili-Kaïa.

(2> Cf. Herod., lib. I. CI.

(3> Planche LXXV.

f4) Herodot. lib. 7, LXIII.

« Lib. XI, p. 53o.

« Cf. Herodot., lib. 7, LXIII.

m Griffe de lion.
 
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