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HIÉRAPOLIS

Si l'on peut trouver dans le reste de l'Asie Mineure des villes plus intéressantes que
Hiérapolis sous le rapport des monuments antiques, il n'en est pas qui offre des phé-
nomènes naturels plus curieux que les sources minérales qui l'ont rendue célèbre, et
qui excitent encore l'étonnement des voyageurs qui visitent ses ruines.

Des sources minérales très-abondantes, sortant des flancs d'une montagne aride et s'é-
panchant dans le Lycus, ont formé par la suite des siècles une longue colline entièrement
composée d'agglomérats calcaires déposés par les eaux, et qui s'élève graduellement d'âge
en âge. La confiance que les anciens ont toujours eue dans le traitement des maladies par
les eaux minérales, a appelé, dès les temps les plus reculés, autour de ces sources de
nombreux malades et une population toujours croissante : car là, plus qu'ailleurs, les
anciens voyaient une manifestation des dieux pour soulager les douleurs de l'humanité.

Quoiqu'un grand nombre d'écrivains aient mentionné la ville d'Hiérapolis, ils se
sont tous attachés à décrire les phénomènes de ses sources; mais pas un ne nous a laissé
de documents sur sa fondation. Tous les monuments que nous voyons aujourd'hui sont à
peu près de la même époque, c'est-à-dire, postérieurs à l'invasion romaine, et l'on con-
çoit, en effet, qu'un sol aussi mobile, qui s'exhausse constamment, en ensevelissant à
tout jamais dans un roc qui se forme sans cesse, les monuments, les arbres et les plantes,
a du couvrir jusqu'au dernier débris des monuments d'un âge reculé que le temps avait
renversés. La ville d'Hiérapolis, telle qu'elle se présente aujourd'hui aux regards de l'anti-
quaire, observée du haut de la montagne qui la domine, offre l'aspect de la désolation
et de la solitude; pas un arbre ne s'élève sur cette terre frappée de stérilité, et sur
ce sol qui s'étend au loin comme une grande plage couverte de neige. L'illusion est
d'autant plus frappante, que l'on voit çà et là de vastes bassins d'eau bouillante re-
couverts d'une épaisse vapeur, d'où sortent de petits ruisseaux, sur les bords desquels
croissent des algues et des fucus. Ce qui avait surtout attiré l'attention des anciens était
une espèce de grotte ou puits, d'où s'exhalait une vapeur mortelle pour les hommes et
les animaux; les dépôts calcaires de ces eaux étaient surtout pour les anciens un sujet
d'admiration. Voici ce que dit Strabon(,) à ce sujet : ce Près du Messogis, en face de Lao-

(" Strabon, liv. XIII, p. 629.

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