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Texier, Charles
Description de l'Asie Mineure: faite par ordre du gouvernement français en 1833 - 1837 ; beaux-arts, monuments historiques, plans et topographie des cités antiques (Band 3) — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.4677#0049
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dans les sépultures. Cet usage d'orner les morts était plus répandu à Milo que dans au-
cun autre lieu de la Grèce.

Depuis la constitution du royaume de Grèce, la population a encore diminué,
parce qu'un certain nombre de familles est allé s'établir sur le continent ; le commerce
de l'île est aujourd'hui absolument nul. Les hommes se livrent généralement au mé-
tier de marin; ce sont eux qui fournissent les meilleurs pilotes de la Méditerranée;
mais cet art si difficile et si nécessaire est aujourd'hui le fruit de la routine. Ce n'est
que par une pratique de plusieurs années qu'ils finissent par acquérir un peu de con-
naissance des côtes. Il serait à désirer, pour les hommes qui veulent se livrer à cette car-
rière, que le gouvernement grec établît une école où les jeunes gens apprendraient les
premiers éléments du pilotage, un peu de géographie et de navigation; c'est alors que
la pratique viendrait compléter leur instruction, et les navigateurs pourraient compter
sur des hommes capables. Aujourd'hui, les vieux pilotes embarquent avec eux des jeu-
nes gens qui naviguent pendant dix ou douze ans avant de se livrer au pilotage; mais
il est fort rare d'en trouver qui connaissent bien toutes les côtes de la Méditerranée.

La seule industrie de l'île consiste dans la fabrication des bonnets de coton, qui sont
vendus dans l'Archipel et sur la côte d'Anatolie. Je remarquai que les femmes étaient
généralement vêtues avec des cotonnades de fabrique anglaise. L'ancien costume natio-
nal, qui était un objet de curiosité pour tous les voyageurs, est aujourd'hui com-
plètement abandonné.

IV.

Le pilote étant embarqué, nous sortîmes de la rade avec le calme; mais au lever de
la lune, la brise fraîchit, et nous fîmes un peu de route. Cependant, le lendemain 25 juin,
nous eûmes encore des calmes entremêlés d'une brise variable. Le 26, nous aperçûmes
l'île de Chio, et l'on gouverna pour entrer dans le canal. Mais, vers le soir, le vent fraî-
chit subitement et souffla avec une telle violence, que le capitaine fit prendre le large.
Dans cette saison, les ouragans ne durent pas longtemps. Le vent tourna au nord, et,
le lendemain, nous entrâmes dans le canal de Chio. Ayant appris à Milo que l'ami-
ral avait quitté le Pirée pour se rendre a Smyrne, nous avions gouverné droit sur
cette ville; le 28, nous entrâmes dans le golfe, et, malgré les vents contraires, ÎEx-
péditive mouillait, à onze heures du soir, en vue de la ville. Nous avions mis, pour
venir de Toulon, seize jours, et nous en avions passé un à Milo pour prendre le pilote.
VExpéditive était attendue depuis longtemps par l'amiral; il attachait beaucoup d'im-
portance au prompt enlèvement du sarcophage de Salonique, qui se trouvait en-
core dans la fouille où il avait été découvert, et exposé à mille accidents. Après avoir
préparé, à Smyrne, tous les moyens d'exécution pour enlever les marbres de Magnésie,
la commission devait se rendre à Scala-Nova ; néanmoins l'amiral regarda comme plus
urgent d'envoyer VExpéditive h Salonique, pour procéder à l'enlèvement du sarcophage.
Il invita la commission à se rendre dans cette ville, en attendant que la corvette pût at-
teindre sa destination. Tout le matériel destiné à Magnésie fut débarqué et déposé dans
un magasin.

Dans la journée, nous descendîmes à terre pour faire des visites au consul gé-
néral de France, et à notre respectable correspondant M. Van Lennepp, consul gé-
néral de Hollande, connu et aimé de tous les Français que leurs courses ont conduits à
Smyrne.
 
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