Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Description de l'Asie Mineure: faite par ordre du gouvernement français en 1833 - 1837 ; beaux-arts, monuments historiques, plans et topographie des cités antiques (Band 3) — Paris, 1849

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.4677#0126
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
( i»5 )
l'édifice; c'est donc un déficit de cinquante-trois pieds que les commentateurs ont cher-
ché à combler en imaginant un soubassement (crepido) et un stylobate dont il n'est
nullement fait mention dans le texte, c'est-à-dire en introduisant, dans l'addition, des
unités d'un ordre tout différent de celles qui y sont mentionnées. Je suis donc loin de
penser avec MM. de Caylus, Quatremère de Quincy etCockerell, que l'existence d'un
soubassement résulte d'une manière absolue des expressions de l'auteur latin. C'est ce-
pendant sur cet argument que sont basées toutes les rectifications proposées jusqu'à ce
jour. Je ne saurais imaginer qu'une partie si notable de l'édifice eut pu être passée sous
silence. Pline aurait agi dans ce cas comme un homme qui, en décrivant un palais, ne
ferait mention ni du rez-de-chaussée, ni de l'entresol. Voyons un peu comment sont
décrits par les auteurs anciens les tombeaux qui s'élevaient sur des soubassements. Hé-
rodote (1), en parlant du tombeau d'Alyatte dit : C'est un tertre construit sur un sou-
bassement élevé (jCpTITOç).

Pausanias (2) dit, en parlant du tombeau d'iEpytus : C'est un tertre élevé sur un sou-
bassement circulaire de petite dimension.

É<mv fièv oùv yviç X"fAa °" ("ïa5 ^lô°ù *p*llSW» sv xôylui 7uepie^ojJi.£vov.
C'est un petit tertre de terre entouré d'un soubassement circulaire en marbre.

Strabon (3), en décrivant le mausolée d'Auguste, n'oublie pas de mentionner le sou-
bassement de marbre blanc, èra xfqKt&o;tyi^ite Xëwcotôau. On peut en conclure que, si l'auteur
latin a négligé de mentionner cette partie importante de l'édifice, c'est qu'il n'avait pas
de soubassement. Aussi les commentateurs arrivent-ils sans transition à placer un stylo-
bate, et ne discutent pas l'oubli au moins singulier de Pline. M. Cockerell se contente
de dire qu'il a pris sur lui de placer, sous la colonnade, un podium et un stylobate, en
vertu de l'autorité directe ou de l'analogie avec d'autres monuments antiques qui nous
sont connus (4). M. Quatremère de Quincy (5) admet l'existence d'un soubassement « pour
combler l'emploi nécessairement restant de trente-cinq pieds, qui se répartirait, dit-il,
entre la hauteur du stylobate et celle du grand terre-plein ou mur déterrasse, servant
de soubassement général à toute la masse (6). »

Le savant auteur de cette dissertation, qui résume les opinions des académiciens qui
se sont occupés de ce passage, se fonde sur leurs restitutions pour dire : Il y a peu de
difficulté, et par conséquent peu de diversité d'opinion sur la masse du stylobate; et
plus loin : Pline n'a pu entendre parler que du terre-plein, qui entrait aussi dans l'en-
semble de son élévation.

La conséquence des diverses opinions que j'examine en ce moment est d'arriver à la
construction d'un édifice qui aurait eu soixante-trois pieds grecs, c'est-à-dire dix-neuf mè-
tres environ, dans sa plus grande dimension, et quarante-cinq pieds sur les autres
faces; mais ces mesures sont à peine celles des monuments du troisième ordre en Asie.
11 y a peu de temples qui ne surpassent pas de beaucoup les dimensions que l'on sup-
pose avoir été données au tombeau de Mausole. Gomment donc Pausanias, qui avait vu
tous les grands édifices de ce genre, parle-t-il de la grandeur de ce monument, non pas

(1) Liv. I , chap. XCIIJ. w Mausoleum, p. 27.

(2) Liv. VIII, chap. XVI. (5) Recueil de Dissertations archéologiques, p. iq.
m Liv. V, p. a36. (6) Ibid. Page 24.

TOME III. J2
 
Annotationen