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lî parait que clans le moyen âge la ville de Myra s'étendait dans la plaine, ear on ren-
eonlre d'abord une vaste eneeinte carrée, entourée de murailles de marbre, qui a sans
doute appartenu à la ville byzantine. Toutes ces murailles sont faites de débris d'anciens
monuments. On apercevait la nécropole de loin dans les rochers, et nous savions qu'il
avait existé un théâtre: un caloyer nous y conduisit, et nous trouvâmes un des plus
beaux monuments de ce genre que j'aie encore vus. Toute la scène était décorée de co-
lonnes de granit, d'ordre composite; il en reste une encore en place, avec le pilastre voi-
sin ; les autres sont gisant devant la muraille du proscenium.
Les portes sont d'un très-beau travail, et dans la salle des mimes on voit accumulé
un monceau de chapiteaux, de masques tragiques et d'ornements de toute espèce. Ce
théâtre est bâti en pierre calcaire blanche, compacte, aussi belle que le marbre; la scène
est tournée vers le sud; la galerie de l'est est double, et conduit à la seconde précinction :
on avait accès a la première par le théâtre, et par la galerie circulaire de la seconde pré-
cinction. Toutes ces galeries sont d'une magnifique construction, sans mortier 11 y a
vingt-sept rangs de gradins à la première précinction, et il devait y en avoir vingt à la se-
conde. Nous abandonnâmes le couvent dans la soirée, pour venir nous loger dans un
grand conac, ou maison de campagne, appartenant à l'aga de Cassaba. Le vieux Turc,
qui est son beau-frère, fît quelque difficulté de nous admettre, craignant que nous n'ap-
portassions avec nous l'épidémie du couvent; mais quand il sut combien nous étions liés
avec l'aga de Cassaba, il nous reçut à bras ouverts.
Nous occupâmes sur-le champ les matelots de la chaloupe à faire des fouilles pour re-
trouver le podium de la première précinction du théâtre; les habitants vinrent nous aider
à mettre le feu aux broussailles qui encombraient la salle des mimes, et nous ne retrou-
vâmes pas là ces hommes si singulièrement jaloux et féroces de M. de Beaufort.
Le gibier abonde dans la plaine de Myra; les geais bleus, les sirènes, les tourterelles
venaient jusque dans notre galerie. Un bœuf coûte 22 fr. 5o cent., un mouton, 4 fr. ; tous
les produits sont en proportion, car la plaine de Myra n'est habitée que par une tribu
yuruque qui fait peu de commerce. Le commissaire, ayant aperçu un tombeau dont
l'entrée était enterrée, y plaça les matelots pour y fouiller, et quoique les habitants
fussent persuadés que nous y trouverions des trésors, ils se contentèrent de nous re-
garder faire. Ce tombeau avait été ouvert anciennement.
Les tombeaux de Myra sont ce qu'il y a de plus curieux dans cette ville, car le théâtre
est un monument d'une disposition connue. Ces tombeaux sont taillés dans le flanc de
la montagne; ils sont au nombre environ de trente, tous très-remarquables, portant des
inscriptions et des bas-reliefs. Une autre nécropole se trouve sur le flanc oriental, dans
la vallée N.-S. de la rivière. Ceux-ci sont peut-être encore plus curieux que les autres;
l'un d'eux est décoré d'un fronton de 6m,io de base, qui porte en bas-relief le combat
d'un lion et d'un taureau, d'un travail extrêmement ancien. Le portique est décoré,
dans les coins, de deux colonnes ioniques, et plus près de la porte, de deux piliers
carrés supportant des têtes de lions. Au-dessus de la porte est un grand bas-relief de
neuf figures, dont le fond était peint en bleu, et dans les angles, entre les chapiteaux
et les têtes de lions, sont des figures très-bizarres.
Tous ces tombeaux sont taillés dans le roc; ils portent de nombreuses inscriptions en
langue lycienne. Un peu plus loin, au nord, on remarque à une grande élévation au-dessus
du sol, un tombeau de famille dont les bas-reliefs sont d'une conservation parfaite. Sur
le pilier du milieu est sculptée la figure du personnage principal ; il est encore en-
fant ; il tient à sa main un prefericulum ; il est à remarquer qu'il porte sur sa tète une
lî parait que clans le moyen âge la ville de Myra s'étendait dans la plaine, ear on ren-
eonlre d'abord une vaste eneeinte carrée, entourée de murailles de marbre, qui a sans
doute appartenu à la ville byzantine. Toutes ces murailles sont faites de débris d'anciens
monuments. On apercevait la nécropole de loin dans les rochers, et nous savions qu'il
avait existé un théâtre: un caloyer nous y conduisit, et nous trouvâmes un des plus
beaux monuments de ce genre que j'aie encore vus. Toute la scène était décorée de co-
lonnes de granit, d'ordre composite; il en reste une encore en place, avec le pilastre voi-
sin ; les autres sont gisant devant la muraille du proscenium.
Les portes sont d'un très-beau travail, et dans la salle des mimes on voit accumulé
un monceau de chapiteaux, de masques tragiques et d'ornements de toute espèce. Ce
théâtre est bâti en pierre calcaire blanche, compacte, aussi belle que le marbre; la scène
est tournée vers le sud; la galerie de l'est est double, et conduit à la seconde précinction :
on avait accès a la première par le théâtre, et par la galerie circulaire de la seconde pré-
cinction. Toutes ces galeries sont d'une magnifique construction, sans mortier 11 y a
vingt-sept rangs de gradins à la première précinction, et il devait y en avoir vingt à la se-
conde. Nous abandonnâmes le couvent dans la soirée, pour venir nous loger dans un
grand conac, ou maison de campagne, appartenant à l'aga de Cassaba. Le vieux Turc,
qui est son beau-frère, fît quelque difficulté de nous admettre, craignant que nous n'ap-
portassions avec nous l'épidémie du couvent; mais quand il sut combien nous étions liés
avec l'aga de Cassaba, il nous reçut à bras ouverts.
Nous occupâmes sur-le champ les matelots de la chaloupe à faire des fouilles pour re-
trouver le podium de la première précinction du théâtre; les habitants vinrent nous aider
à mettre le feu aux broussailles qui encombraient la salle des mimes, et nous ne retrou-
vâmes pas là ces hommes si singulièrement jaloux et féroces de M. de Beaufort.
Le gibier abonde dans la plaine de Myra; les geais bleus, les sirènes, les tourterelles
venaient jusque dans notre galerie. Un bœuf coûte 22 fr. 5o cent., un mouton, 4 fr. ; tous
les produits sont en proportion, car la plaine de Myra n'est habitée que par une tribu
yuruque qui fait peu de commerce. Le commissaire, ayant aperçu un tombeau dont
l'entrée était enterrée, y plaça les matelots pour y fouiller, et quoique les habitants
fussent persuadés que nous y trouverions des trésors, ils se contentèrent de nous re-
garder faire. Ce tombeau avait été ouvert anciennement.
Les tombeaux de Myra sont ce qu'il y a de plus curieux dans cette ville, car le théâtre
est un monument d'une disposition connue. Ces tombeaux sont taillés dans le flanc de
la montagne; ils sont au nombre environ de trente, tous très-remarquables, portant des
inscriptions et des bas-reliefs. Une autre nécropole se trouve sur le flanc oriental, dans
la vallée N.-S. de la rivière. Ceux-ci sont peut-être encore plus curieux que les autres;
l'un d'eux est décoré d'un fronton de 6m,io de base, qui porte en bas-relief le combat
d'un lion et d'un taureau, d'un travail extrêmement ancien. Le portique est décoré,
dans les coins, de deux colonnes ioniques, et plus près de la porte, de deux piliers
carrés supportant des têtes de lions. Au-dessus de la porte est un grand bas-relief de
neuf figures, dont le fond était peint en bleu, et dans les angles, entre les chapiteaux
et les têtes de lions, sont des figures très-bizarres.
Tous ces tombeaux sont taillés dans le roc; ils portent de nombreuses inscriptions en
langue lycienne. Un peu plus loin, au nord, on remarque à une grande élévation au-dessus
du sol, un tombeau de famille dont les bas-reliefs sont d'une conservation parfaite. Sur
le pilier du milieu est sculptée la figure du personnage principal ; il est encore en-
fant ; il tient à sa main un prefericulum ; il est à remarquer qu'il porte sur sa tète une