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Étant à Antioche, quelques-uns d'entre eux ne purent s'empêcher de s'en ouvrira quel-
ques Vénitiens de leur connaissance, qui déclarèrent avoir conçu, de leur côté, un
semblable dessein et y persister.

11 n'en fallut pas davantage aux gens de Bari pour leur faire expédier promptement
leurs affaires dans la crainte de se voir devancés. ■;

S'étant remis en mer, ils s'arrêtèrent à la rade de Lycie et surent de leurs espions
que la ville de Myra était toute déserte, et qu'on ne trouvait presque personne ni dans
le monastère, ni dans l'église de Syon, où était déposé le corps de saint Nicolas II ny
avait, en effet, que trois religieux qui gardaient ce saint dépôt; tous étaient dailleurs
dans la désolation par suite des hostilités des Musulmans.

Tes gens de Bari firent accroire à ces religieux quils étaient envoyés du pape de
l'ancienne Rome, pour pourvoir à la sûreté et à l'honneur de ces saintes reliques, en
leur procurant un asile en Italie; ils achevèrent de les gagner en leur donnant cent
écus d'or à chacun, par vaisseau.

Après diverses prières, ils rompirent le tombeau de marbre a grands coups de mar-
teau ils y trouvèrent une urne de même matière, et crurent d'abord que c'était un
grand vase de parfums; ils remarquèrent qu'elle était pleine à demi d'une liqueur ad-
mirable qui ressemblait à une huile très-pure, qui, selon les religieux, sortait du corps
même du saint et transpirait à travers le marbre. Il parut à ces pèlerins qu'on avait
déjà touché au corps du saint pour en prendre quelque partie, car les os étaient
pêle-mêle hors de leur situation naturelle, et la tête était à part. Ayant tout rassemble
dans une caisse très-propre, ils enlevèrent ces reliques le 20 avril de l'an 1087.

Les navires revinrent à Bari en dix-huit jours. L'arrivée de ces reliques causa une
grande sensation dans toute la chrétienté. L'huile miraculeuse fut distribuée à diffé-
rents monastères. En 1100, l'évêque d'Amiens se rendit à Bari pour en obtenir une
fiole. En 1660, elle attirait un concours immense de pèlerins à Worms, en Palatinat.
Dès l'année 1089, des processions et des fêtes avaient été instituées en l'honneur du
nouveau saint, et les fidèles avaient jeté les fondements d'une église qui existe encore
à Bari' Les Normands s'étaient emparés de cette ville en io73 ; ils concoururent, avec
les habitants, à la construction de la nouvelle cathédrale. Enfin, en 1 io3, c'est-à-dire,
seize ans après l'arrivée des reliques, l'église de Bari fut inaugurée par le duc d Apuhe,
premier roi normand de Sicile. L'église est sans transepts, mais nest pas complètement
en forme de basilique; elle tient plutôt du style latin que du style byzantin.

Les Vénitiens, qui avaient été devancés par les gens de Bari ne se tinrent pas pour
battus, et ils trouvèrent moyen de transporter, eux aussi, a Venise, les reliques de
siiot Nicolas. Les légendaires, pour accommoder tous ces hauts faits de dévots peu scru-
puleux, prétendent que le saint Nicolas de Venise est 1 oncle du précèdent, et qu il
est honoré avec saint Théodore m

t honore civca, oa.n^ »~~--------- 1 • i- 1 1 1

M s les reliques de ces bienheureux ne tardèrent pas a se multiplier dans le monde
chrétien On comptait à Paris plusieurs églises sous cette invocation: la collégiale de
Saint-Nicolas du Louvre, l'église abbatiale de Saint-Nicolas des Champs; enfin Saint
Ni os du Palais, que saint Louis fit abattre pour bâtir la Sam te-Chapelle. Le chef
de saint Nicolas fin déplacé, et on ne peut d.re avec certitude ce qu ,1 devint.
Nous fûmes rendre une première visite aux antiquités de Myra.

m Orderic Vital, publié par M. A. Leprévost, t. III. des Saints, en italien. - Gally Knigkt, Ece!rsi„stieal

- sSVU. Si, .. vol. in-fol. - A„ge,i, Vie arckaectnre „/ A*.
 
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