du Levant. Lettre /, % %
Lettre ï.
yî Monseigneur le Comte de Tontchartraln, Secre*
taire d'Eflat & des Command.emens de Sa Maje-
fié3 Ayant le Dé sortement de la Marine 3 &c.
M
On seigneur,
Je ne fais qu'exécuter vos ordres, en vous ren- Descri-
dant un compte exa6t de ce que nous avons veû m on
en Candie , cette Isle si fameuse & si connue au- ^e *
trefois , sous le nom de Crète, Depuis mon ré- ^ n"
tour, les lettres que j'avois eu l'honneur dei vous
écrire 3 lorsque j'étois sur les lieux , sont devenues
un peu plus longues qu'elles n'étoient. Vous m'a-
vez permis d'y faire entrer quelques traits d'érudi-
tion propre à rélever les sujets que l'on y traitera.
Je crois qu'elles seront moins languissTantes. Que
dire d'un pays habité par des Turcs , quand on se
renferme uniquement dans ce qui s'y voit au-
jourd'hui ? Presque toute leur vie se paflè dans l'oi-
iiveté : manger du ris , boire de l'eau 3 fumer ,
prendre du caffé : voilà la vie des Musulmans. Les
plus habiles d'entre eux , dont le nombre n'en; pas
bien grand , s'appliquent à lire l'Alcoran , à con-
sulter les interprètes de ce livre , à feuilleter les
Annales de leur empire : tout cela nous intereue
peu. ïl n'y a que la recherche des antiquitez 5 l'é-
tude de l'Histoire naturelle 3 le commerce 5 qui
puisîènt y attirer les étrangers. Les relations du
Levant seroient donc fort séches, Ci l'on se bornoic
à la deseriptioa de l'état présent des Provinces ioû-
Lettre ï.
yî Monseigneur le Comte de Tontchartraln, Secre*
taire d'Eflat & des Command.emens de Sa Maje-
fié3 Ayant le Dé sortement de la Marine 3 &c.
M
On seigneur,
Je ne fais qu'exécuter vos ordres, en vous ren- Descri-
dant un compte exa6t de ce que nous avons veû m on
en Candie , cette Isle si fameuse & si connue au- ^e *
trefois , sous le nom de Crète, Depuis mon ré- ^ n"
tour, les lettres que j'avois eu l'honneur dei vous
écrire 3 lorsque j'étois sur les lieux , sont devenues
un peu plus longues qu'elles n'étoient. Vous m'a-
vez permis d'y faire entrer quelques traits d'érudi-
tion propre à rélever les sujets que l'on y traitera.
Je crois qu'elles seront moins languissTantes. Que
dire d'un pays habité par des Turcs , quand on se
renferme uniquement dans ce qui s'y voit au-
jourd'hui ? Presque toute leur vie se paflè dans l'oi-
iiveté : manger du ris , boire de l'eau 3 fumer ,
prendre du caffé : voilà la vie des Musulmans. Les
plus habiles d'entre eux , dont le nombre n'en; pas
bien grand , s'appliquent à lire l'Alcoran , à con-
sulter les interprètes de ce livre , à feuilleter les
Annales de leur empire : tout cela nous intereue
peu. ïl n'y a que la recherche des antiquitez 5 l'é-
tude de l'Histoire naturelle 3 le commerce 5 qui
puisîènt y attirer les étrangers. Les relations du
Levant seroient donc fort séches, Ci l'on se bornoic
à la deseriptioa de l'état présent des Provinces ioû-