Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0042

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
28 LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

nitê de l'empereur ou la sublimité de ses représentants furent
désormais la source unique de toute activité (1).

Cette transformation du monde romain ne fut pas l'œuvre
d'un homme ; ni Dioclétien ni Constantin n'auraient pu modi-
fier aussi complètement, par l'effet de leur seule volonté, l'or-
ganisation de l'empire. Mais, à mesure que la puissance impé-
riale était devenue plus absolue, l'empereur avait de plus en
plus voulu absorber en lui seul toute l'administration. « Nulle
part mieux que dans l'histoire du régime municipal, » écrit
M. Bouché-Leclercq (2), « n'apparaît la loi inéluctable qui pousse
les gouvernements absolus à tout absorber en eux, sous pré-
texte de remédier aux inconvénients nés de l'autonomie locale. »
Dioclétien est le premier des empereurs romains qui se soit
officiellement donné le caractère et les allures d'un monarque
oriental. Avec lui se termine vraiment, dans l'histoire du monde
romain, la période qui avait commencé avec César et Auguste;
avec lui s'ouvre une ère nouvelle.

C'est à la fin du troisième siècle et au commencement du
quatrième que s'étend et se généralise l'institution des curatores
reipublicœ; du moins dans l'Afrique romaine, presque tous ceux
dont les noms sont aujourd'hui connus par des inscriptions, ont
exercé leur curatèle sous les tétrarques, sous Constantin ou
- plus tard.

L'avènement de Dioclétien en 284 est donc pour l'empire, et
en particulier pour les régions africaines dont il est ici ques-
tion, une date tout à fait caractéristique. Voilà pourquoi je n'ai
pas hésité à le choisir comme terme de la période que je me
propose d'étudier, période dont j'ai placé le début l'année même
où Carthage fut véritablement relevée de ses ruines.

De l'année 29 av. J.-C. à l'année 284 ap. J.-C., la paix fut ra-
rement troublée dans le pays dont j'ai essayé de déterminer
plus haut les limites naturelles, c'est-à-dire dans YAfrica vêtus
et dans la partie orientale de l'ancien royaume numide. Les
expéditions militaires, dont l'Afrique fut le théâtre pendant le
premier siècle de l'ère chrétienne, étaient dirigées contre les
Gétules, les Garamantes, les Nasamons, peuples barbares ou
nomades, dont les territoires de parcours s'étendaient à l'ouest,
au sud et à l'est, dans les sables du désert. L'insurrection, à la
tête de laquelle ïacfarinas combattit et mourut, ne fut pas un

(1) Bouché-Leclercq, Manarl des Institutions romaines, p. 187.

(2) ld., ibid., p. 186.
 
Annotationen