Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0043

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L AFRIQUE ROMAINE n'AUGUSTË A DIOCLETIEN. 29

soulèvement des Africains soumis à Rome; d'ailleurs, les der-
niers épisodes de cette lutte se déroulèrent en Maurétanie au-
tour de Tupusuctu et d'Auzia, bien loin de Cartilage et de la
vallée du Bagradas. Les troubles des années 68-70 eurent leur
contre-coup en Afrique, où L. Glodius Macer essaya de se créer
une province indépendante et transforma peut-être la légion
IIP Auguste en une legio I Macriana liberatrix ; mais il ne sem-
ble pas que les habitants de la province se soient émus de ces
événements.

Sous les Antonins et les Sévères, la paix fut générale et
ininterrompue de Cartilage à Theveste et de Thabraca à Leptis
magna.

C'est à Thysdrus, il est vrai, en pleine province proconsulaire,
qu'éclata, en 238, la révolte contre Maximin ou plutôt contre un
procurateur impérial trop zélé et trop dur clans la perception de
certains impôts. Après la mort de Gordien Ier et la victoire de Ca-
pellien, le légat propréteur de la légion IIIe Auguste resté fidèle à
Maximin, les cités africaines furent cruellement châtiées. Mais
c'est là le seul incident violent qui ait bouleversé leur paisible
existence. Les terribles soulèvements des Babari du désert et
des Quinquegentanei de la Maurétanie césarienne ne menacè-
rent que de loin leur sécurité. Si, d'autre part, Leptis magna
en 70 et Oea sous Septime Sévère durent être protégées contre
les attaques des Garamantes, ce ne furent là que des épisodes
locaux, produits par des causes éphémères, et qui n'altèrent en
rien le caractère véritablement pacifique de l'histoire des cités
romaines dans ce pays.

Et en effet aucune de ces cités ne reçut de garnison militaire ;
aucun détachement de la légion d'Afrique n'y fut installé en
permanence, sauf peut-être en quelques points voisins de The-
veste, à Thala par exemple, et seulement pendant le premier
siècle de l'empire. A Carthage même il n'y avait, comme troupe
empruntée au corps d'occupation, que la garde personnelle du
proconsul. Divers travaux publics, d'intérêt général ou spéciale-
ment stratégique, tels que le pont de Simitthu et la grande voie
qui reliait Carthage à Theveste, furent exécutés par la main-
d'œuvre militaire et sous la direction du légat propréteur; mais
ce fut toujours par exception que les légionnaires romains cam-
pèrent dans ces régions ; leur séjour n'y fut jamais normal ni
durable.

Quant aux nombreuses forteresses dont les ruines se voient
encore en maints endroits divers, elles datent en général de
 
Annotationen