Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0046

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
32

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

dent de larges dunes, dont les sables mouvants s'interrompent
pour laisser l'O. Bouterfes et l'O. Zouara atteindre la mer ;
entre le cap Nègre et le cap Blanc, voisin de Bizerte, les fa-
laises arides, qui dressent leur muraille blanchâtre au-dessus
des flots bleus de la Méditerranée, sont hérissées de promon-
toires dangereux au pied desquels ne s'arrondit aucune baie
hospitalière. Vers le sud, des gorges de Ghardimaou aux sources
de l'O. Béja, un talus escarpé s'élève au-dessus des vallées de
l'O. Raraï, parallèle à la Medjerdah, de l'O. Rhezela et de
l'O. Bou Heurtma, l'antique Armascla flavius. Les principaux
sommets de cette chaîne presque continue dépassent mille mè-
tres ; le Dj. Rbia, qui protège contre les vents du nord l'empla-
cement de Bulla regia, et le Dj. Herrech n'en sont pour ainsi
dire que les bastions avancés. Le pays que couvre ce prolonge-
ment des monts de Constantine est un des plus accidentés et
des plus tourmentés qu'il y ait en Tunisie. De la cime su-
prême, aujourd'hui déboisée, du Dj. Bir, le regard l'embrasse
en une vue panoramique. Entre les croupes revêtues de chênes-
lièges qui s'enchevêtrent dans tous les sens, se creusent des
ravins au fond desquels des torrents bondissent de rochers en
rochers ; de ci de là l'œil plonge dans un vallon fermé où dor-
ment quelques lacs tranquilles, dont les eaux sont parfois sta-
gnantes. Au delà de ce chaos, la Méditerranée miroite vers le
nord, et dans le lointain, au sud, on distingue la riche et large
vallée de la Medjerdah.

Aucune cité importante n'a existé dans cette région, où ce-
pendant les sources sont nombreuses. Que l'on pénètre, par les
hautes vallées de l'O. Raraï et de ses affluents, dans les forêts
du Fedja et que Ton suive les pistes arabes qui mènent à Bordj
Bou Hadj ar, a Bordj Bou Larès, à Bordj Aïn Guitoun ; ou que
l'on essaie de retrouver, entre Chemtou et Tabarka, la voie ro-
maine construite par Hadrien, sur laquelle étaient charriés les
blocs de ce marbre numidique célèbre dans tout l'univers ; ou
que de Béjà l'on se dirige, à travers les chênes-lièges et les
broussailles, soit vers Tabarka, soit vers le cap Serrât : nulle
part on ne rencontre de ruines étendues. Quelques rares bour-
gades , gros villages plutôt que petites villes, se sont modeste-
ment développées sur la route qui conduisait de Simitthu à Tha-
braca : telle l'humble cité dont les vestiges ont été retrouvés
par M. Gagnât à Hr Dekkir autour de l'Aïn Mlouia. Les ha-
meaux eux-mêmes, les fermes, les établissements agricoles sont
peu nombreux, sauf peut-être dans les vallées de l'O. Bou
 
Annotationen