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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0049

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RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES CITÉS AFRICAINES. 35

de la mer; d'El Djem (Thysdrus) aux ruines d'Hadjeb el Aïoun,
qui représentent peut-être l'ancienne station de Masclianae, il
y a plus de cent kilomètres à vol d'oiseau; il y en a davantage
entre Gafsa et Gabès. Aucune cité, digne de ce nom, ne s'est
construite, aucun monument ne s'est élevé dans les steppes
maintenant infécondes, dont les ondulations monotones vien-
nent mourir sur la côte autour de Sfax, de Maharès et de la
Skirra.

Il ne faudrait pourtant pas croire que ce pays ait été autre-
fois stérile et désert. Les grandes cités y étaient rares, mais
fort populeuses, si l'on en juge par leurs édifices et par l'étendue
de leurs ruines. De grosses bourgades, d'importants villages
agricoles y ont prospéré : tels Bararus (Hr Rogga), au sud de
Thysdrus; Masclianae et Gilma (Djilma), à Test et au nord-est
de Sufetula ; Menegesem (Sidi Bou Ghanem el Khedim), sur la
voie romaine qui reliait Theveste à Gillium ; d'autres encore
placés sur les routes de Sufetula à Thysdrus , à Thaenae et
à Tacape, Germaniciana, Autenti, Amudarsa, Oviscae, Madar-
suma, Septiminicia, dont h Itinéraire d'Antonin nous a con-
servé les noms, mais dont l'emplacement nous est inconnu.
Plus à l'ouest, dans la région de Gafsa, le géographe arabe El
Bekri a encore vu, au onzième siècle de notre ère, « plus
de deux cents bourgades florissantes, bien peuplées et bien
arrosées (1). »

Enfin, entre les villes et les gros bourgs, la campagne était
couverte de hameaux et de fermes isolées dont les traces sont
encore visibles. « Tous les voyageurs sont frappés de l'extraor-
» dinaire quantité de ces ruines, et il n'y a point d'exagération
» à dire, avec M. Tissot, qu'en certains endroits elles paraissent
» innombrables. Pour mon compte, sans quitter la piste de
» trente-quatre kilomètres, qui va de Kassrine àSbeïtla, j'ai
» compté trente-deux établissements encore apparents (2). »
Dans cette région, qu'ils ont explorée en tous sens depuis Kai-
rouan jusqu'à Gafsa et depuis Gafsa jusqu'à Hr Haïdra,
MM. Gagnât et'Saladin ont relevé, outre les ruines de plusieurs
grands centres comme Sufetula, Gemellae, Thelepte, Gillium, les
vestiges d'environ cent trente établissements agricoles (3).

Si donc les cités proprement dites ont été peu nombreuses

(1) P„ Bourde, Rapport sur les cultures fruitières..,, p. 13.

(2) P. Bourde, Rapport cité, p. 18-19.

(3) Archives des Missions, 3e série, t. XIII, p. 32-169. (Saladin, i*1 rapport.)
 
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