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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0050

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36 LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

sous la domination romaine dans le pays qui s'étend de Té-
bessa à Sfax et de Maktar aux chotts tunisiens, ce n'est pas
faute d'habitants : les campagnes étaient au contraire bien peu-
plées. Mais, sur ce vaste territoire, la population s'était répartie
d'une autre manière que dans les vallées de la Medjerdah, de
l'O. Miliane et de leurs affluents. Au lieu de s'agglomérer entre
les murs de cités très voisines les unes des autres, elle resta
éparse au milieu des champs, dans des fermes, dans des ha-
meaux, dans des villages plus ou moins considérables ; la vie
rurale fut plus active que la vie municipale. De véritables cités
ne se créèrent et ne grandirent qu'aux points dont l'importance
était capitale pour les communications stratégiques et les rela-
tions économiques. Sufetula fut un des principaux nœuds du
réseau routier par lequel Theveste se reliait à la côte : Thelepte
et Gemellae étaient assises sur les voies romaines qui joi-
gnaient Theveste à Tacape par Capsa.

Quant à la région saharienne, c'est uniquement dans les
oasis bien arrosées, situées soit au nord des chotts , soit près de
la Méditerranée sur les rivages des Syrtes, que des villes ont
existé et pacifiquement prospéré, sous la protection des postes
militaires plus avancés, chargés de surveiller et de contenir
les Gétules, les Garamantes et les autres tribus nomades du
désert.

Ce n'est pas seulement pendant les trois premiers siècles de
l'ère chrétienne que les diverses régions de ce pays se sont
ainsi distinguées les unes des autres. Leur physionomie res-
pective a même été plus différente encore, soit avant l'établis-
sement de la domination romaine, au temps de Garthage et des
rois numides, soit plus tard après la conquête arabe. Si les mer-
cenaires d'Agathocle avaient admiré, à la fin du quatrième siè-
cle avant J.-G., la richesse des campagnes qui environnent
Garthage et Sousse; si les légions de Régulus avaient pu, en
256-255, faire vingt mille prisonniers, prendre trois cents villes
et conquérir un immense butin dans la vallée inférieure du
Bagradas ; si, lorsque se livra le duel décisif entre Scipion et
Hannibal, Zama regia était déjà une cité importante ; si Vaga
attirait, dès la fin du second siècle, des négociants et des
spéculateurs italiens, au contraire le massif montagneux qui se
dresse au nord et au nord-ouest de la Medjerdah paraît être
resté fermé à la civilisation punique, et dans le pays où s'éle-
vèrent plus tard Sufetula, Gillium, Thelepte, les troupes de
Marius marchèrent pendant trois jours sans trouver d'eau ni de
 
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