Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0067

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LA SITUATION TOPO GRAPHIQUE DES CITÉS. 53

naturellement fortifiés. Il n'est guère possible de croire
qu'elles aient été fondées sans intention là plutôt que dans
les plaines voisines ou près des sources dont l'eau devait les
alimenter.

L'importance stratégique de certaines villes ne paraît pas
moins évidente : l'antique cité, dont les restes sont connus sous
le nom d'Hr Ghardimaou, surveillait Tissue des ravins boisés
dont la Medjerdah traverse le massif presque inextricable.
Uchi majus (Hr ed Douameus), postée sur la rive droite de l'O.
Arkou, au pied du Kef Gorrah, commandait le col important
par lequel le bassin de l'O. Khalled communique avec la basse
vallée cle l'O. Tessaa et la plaine de la Medjerdah (1). Sur la
grande voie romaine de Carthage à Theveste, Thacia (Bordj
Messaoudi) gardait le passage qui conduit du bassin de l'O.
Khalled dans celui de l'O. Tessaa (2) ; Ammaedara fermait l'en-
trée des gorges qui aboutissent à Tébessa. La route de Sicca
Veneria était défendue par la place forte d'Ucubis située aux
portes du défilé appelé aujourd'hui Khangat Khedim. D'autres
cités encore avaient dû leur prospérité aux positions qu'elles
occupaient sur le réseau routier de la province romaine : telles
Menegere (Hr Bou Taba) entre Theveste et Cillium, Ghusira
(Kessera) sur la voie qui reliait Mactaris à Hadrumète par
Aquae Regiae, Aggar (Hr Sidi Amara ?), au débouché dans la
haute vallée de l'O. Mahrouf de la route qui venait d'Uzappa
et qui rejoignait à Aquae Regiae les voies de Mactaris et de
Sufetula ; tels encore les postes échelonnés entre Theveste et
Thelepte, et dont les ruines s'appellent aujourd'hui Hr Tames-
mida, Hr Goubeul, IIr Bir oum Ali (3).

Lorsque le pays fut complètement pacifié, lorsque le quartier
général de la légion d'Afrique se transporta à Lambaesis, près
des frontières de la Maurétanie, la physionomie et le carac-
tère de toutes ces places furent profondément modifiés. Elles
n'avaient plus à redouter aucune révolte des indigènes ; les
routes, sûres et très fréquentées, servaient moins à assurer les
communications de la légion avec Carthage, Hadrumète et Ta-
cape, qu'à faciliter aux produits naturels de la contrée l'accès
des ports de la côte orientale. Toutefois ces villes restèrent

(1) Tissot, Géographie comparée de la province romaine d'Afrique, II,
p. 356-357.

(2) Id., ibid., p. 354.

(3) Id., ibid., p. 577, 628, 643, 649 et 680.
 
Annotationen