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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0068

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54

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

là où elles avaient été fondées ; plus tard même, lorsque les
Byzantins eurent reconquis l'Afrique sur les Vandales, elles
redevinrent des places fortes et des positions stratégiques. C'est
leur origine même qui explique pourquoi elles n'ont pas été
fondées autour ou à portée d'une source.

Pour d'autres cités, dont la situation est analogue, ces raisons
ne valent point. Il est peu vraisemblable qu'Uthina, que Thu-
burbo ma jus, que Thuburbo minus, que Thisiduo, que Mem-
bressa aient été d'abord des places fortes. Ce fut au contraire
à la prospérité agricole des plaines de la basse Medjerdah et de
l'O. Miliane qu'elles durent leur richesse et leur splendeur. De
même Thysdrus était comme le centre du pays fertile qui se
nomme aujourd'hui le Sahel de Sousse : du pied de son amphi-
théâtre comme du milliaire d'or du Forum romain partaient
des routes nombreuses qui aboutissaient aux ports d'Hadru-
mète, de Leptis minor (Lamta), de Sullectum (Salakta), d'Usilla
(Inchilla).

Il était nécessaire que ces villes, vers lesquelles convergeait
la vie économique de toute une région, ne fussent point cachées
autour d'une source dans des vallons fermés ; il fallait que l'ac-
cès en fût commode. Il est infiniment probable qu'Uthina
aurait végété, si elle avait été construite au milieu des collines
qui séparent le Mornak de la plaine de Zaghouan. A Membressa
et à Thuburbo minus se tenaient sans doute autrefois, comme
aujourd'hui à Medjez el Bab et à Tebourba, deux des marchés
les plus importants de la basse vallée de la Medjerdah : en
eût-il été de même, si ces deux villes avaient été dissimulées,
loin du fleuve, derrière un rideau de collines? Il suffit de poser
la question pour y répondre. Voilà donc plusieurs cités qui
se sont créées loin des points d'eau, parce que leurs intérêts
économiques l'exigeaient.

Enfin quelques villes africaines n'avaient été fondées que
pour exploiter des carrières, des mines, des eaux thermales : il
leur était par conséquent indispensable d'être situées dans le
voisinage immédiat de ces carrières, de ces mines, de ces eaux
thermales, si loin d'ailleurs qu'elles fussent contraintes d'aller
chercher l'eau potable nécessaire à leur alimentation. Tel était
en particulier le cas de Simitthu. La source, dont les eaux
étaient amenées par un aqueduc jusqu'aux portes de la ville, se
trouve à plus de 10 kilomètres au nord-ouest des carrières de
marbre ; il semble même qu'elle n'ait pas été assez abondante
et que les habitants de la cité aient été obligés de recueillir
 
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