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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0074

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60

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

de large au moins, et de 2m,50 à 4 mètres de haut, creusé dans
le roc et voûté en blocage ; le canal est encore actuellement
alimenté par une source d'eau très limpide (1). » Ce n'était pas
seulement dans les villes importantes ou pour elles que ces tra-
vaux de captation profonde étaient exécutés. A trois kilomètres
au nord-est des carrières de Chemtou, un modeste village qui
formait sans doute un pagus sur le territoire de la colonia Simit-
thu, couvrait la pente méridionale et le sommet d'une colline
peu élevée. Au pied de cette colline, la source où venaient jadis
s'approvisionner les habitants de ce petit bourg agricole, et qui
verse encore une eau très claire aux Arabes des alentours, sort
d'un canal construit par les Romains ; ce canal pénétrait assez
loin dans l'intérieur de la colline ; la voûte en était faite de
pierres rapportées, parmi lesquelles se trouvait une inscription
funéraire (2).

Une captation analogue a été observée par M. Saladin, entre
Kairouan et Djilma, aux sources d'Aïn Mhrota. Ces sources
sont au nombre de trois. « Deux sourdent à ciel ouvert ; la troi-
sième a été l'objet d'un travail assez considérable. Un tunnel a
été creusé dans le roc ; il a plus de quinze mètres de long (on ne
peut pas en atteindre l'extrémité), deux mètres de haut et
un mètre de large à peu près ; à côté de ce tunnel, quelques
murs en moellons indiquent qu'un bassin devait probablement
retenir ces eaux, pour qu'elles pussent atteindre le niveau de
l'aqueduc, dont le départ est visible à une petite distance des
sources (3). »

Constructions de bassins ou de voûtes, canalisation extérieure
ou profonde, ces travaux sont purement utiles. Là ne se borna
point l'œuvre accomplie autour des sources. Des fontaines mo-
numentales , des nymphées, des arcs de triomphe, des colon-
nades décorées de statues s'élevèrent en maints endroits. La
source de Bulla regia coulait au milieu d'un nymphaeum, dont
le plan, relevé par M. Winckler (4), a été reproduit par M. Sa-
ladin (5) : le ruisseau issu de la source passait, au sortir du

(1) Archives des Missions scientifiques, 3e série, t. XIII, p. 121. (Saladin,
îeT rapport.)

(2) Mélanges de VEcole française de Rome, t. XIII (ann. 1893), p. 450 et
n° 62.

(3) Archives des Missions scientifiques, 3e série, t. XIII, p. 43-44, fig. 60
et 61. (Saladin, 1er rapport.)

(4) Bulletin des Antiquités africaines, ann. 1885, p. 110 et suiv.

(5) Nouvelles Archives des Missions scientifiques, t. II, p. 432. (Saladin,
2e rapport.)
 
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