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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0075

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l'alimentation ën eau des cités.

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nymphée proprement dit, sous un arc de triomphe. A Sicca
Veneria, l'eau d'une source très abondante était versée par un
grand canal souterrain dans un vaste bassin divisé en plusieurs
pièces voûtées (1). A Sua, M. Gagnât a relevé les ruines d'une
fontaine monumentale du même genre, mais beaucoup moins
bien conservée (2). Au centre de la cité de Mustis se remarquent
encore quelques vestiges d'un nymphée (3) ; aux grandes ruines
d'Hr Zouza, dans la haute vallée de l'O. Siliane, non loin
d'Uzappa, de belles colonnes en marbre noir, débris de quelque
édifice important, jonchent le sol autour de la source (4).

Le plus curieux assurément et le mieux conservé de tous ces
nymphées est le célèbre Temple des Eaux, construit au pied du
I)j. Zaghouan, à l'origine de l'une des deux branches de l'aque-
duc qui aboutissait à Carthage. Au-dessus des rochers d'où les
eaux sortent en bouillonnant, se développe un hémicycle monu-
mental décoré de colonnes engagées ; au centre de l'hémicycle,
un sanctuaire carré était sans doute consacré au dieu de la
montagne ou à la divinité de la source ; entre les colonnes s'ou-
vrent des niches qui contenaient jadis des statues (5). La source
remplissait et remplit encore, en contre-bas de l'hémicycle, un
bassin dont la forme est curieuse ; c'est un ovale allongé,
étranglé par le milieu. De ce bassin partait l'aqueduc antique.

Rien ne fut donc négligé par les Africains de l'époque im-
périale pour capter les sources. Suivant les circonstances, sui-
vant l'importance et la richesse des cités, les travaux accomplis
furent plus ou moins considérables, plus ou moins profonds,
plus ou moins grandioses ; mais nulle part l'eau fournie par les
sources ne fut abandonnée à elle-même.

Les villes d'Afrique n'étaient pas toutes construites au-
tour ou à portée d'une source abondante. Plusieurs d'entre
elles durent recourir à l'eau des rivières. Le système employé
en pareil cas était à la fois très simple et très ingénieux ; quel-
ques exemples particuliers le feront comprendre. On n'a re-

(1) R. Cagnat, Explorations archéologiques et épigraphiques en Tunisie,
fasc. I, p. 52-53.

(2) Id., ibid., p. 26-27.

(3) Tissot, Géographie comparée de la province romaine d'Afrique, II,
p. 353.

(4) Bulletin des Antiquités africaines, ann. 1884, p. 238.

(5) On a retrouvé, il y a peu de temps, dans une des grottes naturelles
que les eaux traversent sous l'hémicycle, un fragment d'une de ces statues :
c'est un torse de femme d'un travail médiocre.
 
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