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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0124

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110

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

ques fragments trouvés ça et là se distinguent, il est vrai, par un
caractère moins banal : tels en particulier le chapiteau de pilas-
tre de Ksour, dans lequel deux volutes ioniques sont séparées
par quatre palmettes allongées et deux ornements en forme de
plumes (1) ; le chapiteau d'Aubuzza, décoré de volutes (2) ; le
chapiteau franchement ionique du théâtre de Sicca Veneria (3) ;
le chapiteau de style grec, orné d'une Chimère et de plusieurs
feuilles à découpures aiguës, trouvé à Simitthu près du temple
dit des Boucliers (4) ; tel enfin le pilastre d'angle dont un frag-
ment a été récemment découvert près de Medjez el Bab, pilastre
cannelé surmonté d'un chapiteau décoré de volutes et de pal-
mettes (5). Mais de l'analogie que la plupart de ces fragments
présentent avec le chapiteau du pilastre d'angle du soubas-
sement du mausolée punique de Thugga (6), on a conclu non
sans raison qu'ils sont antérieurs à l'ère chrétienne, et qu'ils
datent de la période pendant laquelle Carthage dominait exclu-
sivement sur cette région de l'Afrique du Nord. L'architecture
subissait alors la double influence de la Grèce et de l'Egypte ;
sans être plus originale, plus autochtone qu'à l'époque romaine,
elle avait pourtant un autre caractère et s'inspirait d'autres
modèles. Seul le chapiteau ionique du théâtre de Sicca Veneria
paraît être contemporain de l'empire ; mais les volutes et les
oves dont il est décoré n'appartiennent pas plus en propre à
l'Afrique que les feuilles d'acanthe.

Si le génie inventif n'était pas la qualité maîtresse des archi-
tectes africains, l'imagination créatrice faisait de même défaut
aux sculpteurs et aux mosaïstes. Ils ont tout emprunté, le choix
et la conception des sujets, les types et les attributs des person-
nages; ils n'ont su les renouveler par aucun trait original; ils
n'ont eu l'idée d'y ajouter aucun détail caractéristique. On peut
dire sans exagération que leurs statues et leurs bas-reliefs
étaient des répliques, que leurs mosaïques étaient des copies.

(1) Archives des Missions, 3e série, t. XIII, p. 197, fig. 343. (Saladin, Ie* rap-
port.)

(2) Ibid., p. 201, fig. 348-349. (Id., ibid.)

(3) Ibid., p. 203, fig. 351. (Id., ibid.)

(4) Nouvelles Archives des Missions, t. II, p. 390-391, fig. 10-12. (Saladin,
2* rapport.)

(5) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892, p. 461 et suiv. (Saladin,
Fragment d'un pilastre d'angle.)

(6) Nouvelles Archives des Missions, t. II, p. 464 et suiv., fig. 80 et suiv.
(Saladin, 2e rapport.)
 
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