Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0135

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ARCHITECTURE, SCULPTURE, PEINTURE, MOSAÏQUE. 121

drait volontiers pour des œuvres grecques trouvées en Attique
ces bas-reliefs d'un style si pur, et dont la saillie très peu ac-
cusée rappelle au souvenir les meilleures œuvres de la sculpture
hellénique (1). » La tête de Minerve du musée Alaoui, par la
majesté paisible de son regard, par la sobriété large de son mo-
delé, n'est pas indigne d'être comparée aux œuvres des meil-
leures époques ; mais le Dioscure, rapporté de Garthage au Louvre
par MM. Babelon et Reinach, les torses de Vénus et de Bacchus
trouvés sur l'emplacement de Leptis minor (2) sont traités avec
cette élégance plate et froide qui caractérisa, sous les Antonins
et après eux, presque toutes les œuvres de la sculpture romaine.
L'art du portrait, qui survécut pendant au moins un siècle à tous
les autres, subit en Afrique la même décadence que dans le reste
de l'empire. Pendant le premier et jusque vers le milieu du se-
cond siècle, les statuaires cherchaient et réussissaient souvent
à exprimer l'âme du personnage dans sa physionomie ; ils ne se
bornaient pas à copier, avec plus ou moins d'exactitude, les
traits, c'est-à-dire la forme purement extérieure de l'individu.
Le style de ces artistes manquait sans doute de la juvénile fraî-
cheur, qui donne à beaucoup d'œuvres grecques leur charme
incomparable; mais il était encore simple, élevé, noble. Plus
tard seulement la précision minutieuse du détail fut recherchée
au lieu et au détriment de l'expression idéale. On prit l'habitude
de représenter plastiquement la pupille et l'iris ; on se crut
obligé de modeler avec un soin tout mécanique chacune des
boucles de la barbe, chacune des mèches de la chevelure. Cette
décadence du style et par suite de l'art est frappante, lorsque
l'on examine dans leur ordre chronologique les bustes d'empe-
reurs réunis en divers musées à Rome (Gapitole et Musée Tor-
lonia), à Naples (Museo Borbonico), et à Paris (Musée du Lou-
vre). Il en est de même en Afrique : le portrait d'Octavie, sœur
d'Auguste; la tête d'adolescent, voilé en pontife, portrait sinon
d'Auguste lui-même, du moins d'un jeune prince de la gens
Julia (3) ; la tête imberbe, sans doute d'un magistrat romain,
trouvée près des thermes de Sicca Veneria (4) ; même la tête co-

(1) Gazette archéologique, ann. 1885, p. 135 (Babelon et Reinach, Sculp-
tures antiques trouvées à Carthage).

(2) Archives des missions, 3e série, t. XIII, p. 6, fig. 5 et 6 (Saladin,
1er rapport).

(3) Ces deux portraits ont été publiés et commentés par MM. Babelon et
Reinach, Gazette archéologique, 1885, p. 132-133, pl. XVII, nos 2 et 3.

(4) Nouvelles archives des missions, t. II, p. 560-561, pl. xiv, fig. 5 (Sa-
ladin, 2e rapport).
 
Annotationen