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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0176

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162 LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

Presque nulle aussi fut la part de la province d'Afrique, re-
présentée par l'assemblée provinciale, qui réunissait chaque
année les délégués de toutes les villes. De toutes les statues,
dont les bases ont. été retrouvées en Tunisie et sur les côtes de
la Tripolitaine, deux seulement furent décernées par la pro-
vince, decreto Afrorum, ex decreto provinciae Africae, les frais de
l'érection restant d'ailleurs à la charge des cités dans lesquelles
ces statues étaient élevées (1).

En réalité, ce sont les villes qui se sont embellies elles-mêmes
et de leurs propres deniers ; dans les grands centres comme
dans les cités les plus modestes, c'est la population locale qui a
tout créé, sans l'intervention administrative ni l'aide financière
du pouvoir central et de la province. Travaux publics, monu-
ments, œuvres d'art, tout est pour ainsi dire sorti du sol même;
tout a d'abord germé surplace avant de s'épanouir ; rien n'a été
transplanté, rien n'a été apporté de l'étranger.

Beaucoup d'édifices, et non les moins considérables, furent
construits dans chaque ville, par décret de l'assemblée munici-
pale, et avec les seules ressources du budget local. La formule :
decreto decurionum pecunia publica, abrégée en d. d. p. p., est très
fréquente sur les dédicaces de monuments et de statues ; on y
lit plus rarement ex decreto ordinis (2), ou sumptu publico (3). La
plupart des arcs de triomphe. entre autres ceux de Mactaris,
d'Uzappa, d'Assuras, d'Ammaedara et de Sufetula (4); plusieurs
sanctuaires, le temple de Jupiter, Junon et Minerve à Bisica, le

plus tard, en 57, un autre proconsul, Silvanus, éleva un monument dans la
môme cité, mais à ses frais, de sua pecunia : Id., ibid., Suppl., 11006. En
283, C. Valerius Gallianus Honoratianus, curator reipublicae Karthaginis,
attesta sa fidélité à l'empereur Carus, en lui érigeant une statue : C. I. L.,
VIII, Suppl., 12522. Ce fut peut-être aussi un curator reipublicae Tacapita-
norum el Capsensium qui consacra, dans la ville de Capsa, pour le salut
de l'empereur Probus, en l'an 280, un temple avec une statue d'airain et
des portes de bronze : C. I. L., VIII, 100. Nulle part ailleurs on ne trouve
mention, dans les mômes cas, des proconsuls ou des curatores reipublicae.

(1) A Gighthis : C. L L., VIII, Suppl., 11017; à Uccula : Id., ibid., 14364.
— Plusieurs fragments d'une liste d'ethniques trouvée à Carthage autorisent
peut-être à croire que les villes dont les noms figuraient sur cette liste se
cotisèrent pour élever un monument dans la capitale de la province ; mais
c'est là une simple conjecture. Le document est si mutilé et si incomplet,
que toute affirmation serait téméraire : C. I. L., VIII, Suppl., 12552.

(2) C. /. L., VIII, Suppl, 16420.

(3) Id., ibid., 15204.

(4) C. I. L., VIII Suppl., 11798, 11929; 1798, 306; Suppl., 11319.
 
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