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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0248

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234

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

simple, le plus grossier et en même temps le plus original est la
tombe constituée par un ou plusieurs grands vaisseaux en po-
terie, telle qu'elle a été retrouvée et étudiée dans une des né-
cropoles romaines de Taparura par le Dr Vercoutre (1). « Soit
un cadavre d'enfant à ensevelir : on prenait une grande jarre
(amphore) et on la brisait en deux parties, la cassure étant per-
pendiculaire au grand axe, ou encore on la sciait; on y faisait
entrer le corps et l'on rejoignait les deux parties de la jarre, que
l'on couchait horizontalement sur le sol en la calant avec des
pierres pour l'empêcher de rouler ; ensuite on assurait autant
que possible la fermeture hermétique en plaçant aux points
inexacts de jonction de la terre, des pierres ou des débris de
poterie ; le col de la jarre avait été préalablement fermé avec
un bouchon de ciment. Si le corps était celui d'un adulte, une
seule jarre était trop petite pour le contenir; dans ce cas, entre
la partie inférieure et la partie supérieure de la jarre brisée, on
plaçait une ou plusieurs panses de jarres; le sarcophage était
alors constitué par trois ou quatre parties emboîtées donnant
l'apparence d'une jarre entière. Assez souvent, au-dessus de la
jarre-sarcophage, on disposait un toit pour la protéger; ce toit
était constitué par de grandes tuiles qui, placées obliquement
le long des parois de la jarre et s'appuyant contre elle, se tou-
chaient par leur extrémité supérieure. » Des tombes analogues
ont été découvertes dans les cimetières romains d'Hadru-
mète (2) et de Sullectum (3); là, comme à Taparura, la jarre-
sarcophage ou les fragments de jarres contenaient des sque-
lettes intacts. A Bulla regia, quelques sépultures étaient formées
de grands fragments de vases, qui recouvraient et protégeaient
le mobilier funéraire à la façon d'une voûte ; mais les corps, en-
sevelis sous ces débris d'amphores, avaient été incinérés (4).
Dans beaucoup de tombeaux, la jarre ou les panses de jarres
étaient remplacées par des tuiles appuyées deux à deux les unes
contre les autres ; à chacune de ses deux extrémités, le sarco-

(1) Revue archéologique, ann. 1887, 2e sem., p. 28 et suiv.; Comptes ren-
dus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, ann. 1887, p. 50 et
suiv.; C. J. L., VIII, Suppl., p. 1154.

(2) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1889, p. 110 et suiv. ; ann. 1893,
p. 193 et suiv.

(3) Id., ann. 1890, p. 445 et suiv.

(4) Revue archéologique, ann. 1890, 1er sem., p. 24-25; Bulletin archéolo-
gique du Comité, ann. 1890, p. 149 et suiv.
 
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