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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0254

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LES CITES ROMAINES DÉ LA TUNISIE.

déposait sans doute dans les tombes que pour rester, en appa-
rence, fidèle à une tradition héritée des ancêtres.

Le mobilier funéraire, trouvé jusqu'à présent dans les nécro-
poles romaines d'Afrique, appartient exclusivement à cette der-
nière catégorie (1). Les sépultures puniques ouvertes par le
P. Delattre renfermaient, au contraire, de nombreux bijoux,
des amulettes et des colliers de style égyptisant, des vases de
formes et de dimensions diverses, plusieurs lampes de type
primitif et quelques armes (2). Quant aux tombes mégalithi-
ques, il en est bien peu qui soient restées intactes jusqu'à nos
jours ; presque toutes celles qui ont été récemment explorées
avaient été violées autrefois. Dans quelques monuments qui
avaient échappé à l'avidité des chercheurs antiques, on n'a ren-
contré, outre les squelettes, que des vases en poterie fort gros-
sière et des ustensiles en bronze (3).

Il paraît donc certain qu'à l'époque impériale les Africains
observaient plutôt, en ce qui concerne le mobilier funéraire,
les usages des Grecs et des Latins que les coutumes des anciens
Numides ou les rites importés en Libye par les colons phéni-
ciens. Il n'est toutefois pas impossible de saisir, à ce point de
vue, une transition au moins apparente entre les sépultures des
Berbères et des Carthaginois et les tombes romaines. Le Dr Car-
ton a distingué, dans la nécropole de Bulla regia, plusieurs
sortes de tombes, les unes très anciennes et peut-être antérieu-
res à la colonisation romaine, les autres datant, sans aucun %
doute possible, des premiers siècles de l'empire. Toutes, elles
contenaient des vases en poterie et des lampes; mais, tandis
que les lampes romaines étaient absolument neuves et ne por-
taient aucune trace de combustion, le bec des lampes dites pu-
niques était couvert de noir de fumée; celles-ci avaient été
allumées au moment de la cérémonie funèbre, pour servir
réellement au défunt, dont le corps avait été inhumé; celles-là,

(1) Voir, en particulier, les relations des fouilles exécutées dans les né-
cropoles romaines de Bulla regia (Bulletin archéol. du Comité, ann. 1890,
p. 182 et suiv.; ann. 1892, p. 69 et suiv.) ; — d'Hadrumète (Ici., ann. 1889,
p. 111 et suiv.; ann. 1893, p. 196 et suiv.); — de Thaenae (Id., ann. 1892,
p. 140-144); — d'Hadjeb el Aïoun (Id., ann. 1893, p. 146 et suiv.).

(2) Revue archéologique, ann. 1891, 1er sem., p. 52 et suiv.

(3) Par exemple, aux environs de Bulla regia (Anthropologie , t. I, p. 1
et suiv.), près de Mididis (Bulletin archéologique du Comité, ann. 1893,
p. 138 et suiv.), près de Thugga (Carton, Découvertes, p. 360) et de Thubur-
sicum Bure (Id., ibid., p. 350-352).
 
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