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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0277

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LA SOCIÉTÉ AFRICAINE.

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ploitation des grands domaines agricoles paraît confiée ici à des
coloni, comme dans le Saltus Burunitanus (1), là, à des travail-
leurs vraiment libres (2). Il est toutefois vraisemblable que les
propriétaires ruraux possédaient des esclaves (3) et que dans
l'intérieur des villes, le service domestique de toute habitation
aisée était fait aussi par des esclaves (4).

L'aristocratie municipale, la plèbe de condition libre et les
esclaves ne formaient pas, en théorie, trois castes séparées; un
plébéien libre, devenu riche, pouvait aspirer aux charges muni-
cipales (5) ; les descendants d'un esclave légalement affranchi
étaient considérés comme des ingénus. Toutefois la population
africaine paraît n'avoir jamais été bien homogène; la classe
bourgeoise était jalouse de sa prépondérance et de ses privilè-
ges, et il n'était pas rare que le fils d'un magistrat, d'un fonc-
tionnaire, d'un prêtre de la religion officielle, fût à son tour
magistrat, fonctionnaire, flamine perpétuel. Et de fait, puisque
la fortune était indispensable à l'exercice de toute charge offi-
cielle, les hautes dignités se trouvaient par là même réservées
dans chaque ville aux familles les plus riches. On peut saisir
sur les inscriptions, la trace de quelques dynasties municipa-
les (6). Les « hommes nouveaux » ont dû être assez rares dans
les petites cités africaines.

(1) C. I. L., VIII, 10570 = Suppl., 14464; Revue archéologique, ann. 1881,
1er sem., p. 94 et suiv. (Cagnat et Fernique, La Table de Souk el Khmis) ;
Fustel de Coulanges, Recherches sur quelques problèmes d'histoire, p. 33-43.

(2) C. 1. L., VIII, Suppl., 11824. — Il est question, dans cette épitaphe,
d'équipes de moissonneurs qui vont offrir leur travail, pendant l'été, dans
les plaines les plus fertiles.

(3) Mélanges de l'Ecole française de Rome, t. XIII (ann. 1893), p. 454-455,
n° 66. — Cf. Apulée, Apologia.

(4) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1889, p. 356-360 (S. Reinach,
Mosaïque de Carthage) ; Gauckler, Catalogue des objets entrés au musée
Alaoui en 1892, p. 2.

(5) C. J. L., VIII, Suppl, 11824 :

Et nostra vita fructus percepit honorum :

Inter conscriptos scriptus et ipse fui.
Ordinis in templo delectus ab ordine sedit
Et de rusticulo censor et ipse fui,

(6) C. I. L., VIII, 211 et 216; Suppl., 12260, 12298.
 
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