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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0278

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CHAPITRE VIL

LES AFRICAINS CHEZ EUX ET HORS DE CHEZ EUX.

La société africaine était surtout provinciale. La plupart des
habitants de ces petites villes restaient attachés au sol de leur
patrie. Ils vivaient et mouraient, presque tous, là où ils étaient
nés. Leur vie privée nous est à peu près inconnue. Assurément,
il est légitime de conjecturer qu'elle était surtout consacrée au
travail : les propriétaires du sol, suivant l'étendue et l'impor-
tance de leurs domaines, mettaient eux-mêmes leurs terres en
valeur, en dirigeaient ou en surveillaient l'exploitation ; les
artisans et les ouvriers exerçaient leurs métiers, les petits mar-
chands vendaient les denrées dont leurs boutiques étaient ap-
provisionnées ; les armateurs s'occupaient du chargement et du
départ de leurs navires ; les négociants des grandes villes pre-
naient soin de leurs intérêts commerciaux. Ce sont là des hypo-
thèses vraisemblables, mais trop générales et trop vagues. Il
serait beaucoup plus intéressant de connaître le caractère intime
de la vie domestique, la place que tenait et le rôle que jouait la
femme dans la famille, la véritable nature des relations qui
existaient entre le père et ses enfants; les droits de celui-ci et
les devoirs de ceux-là ; on aimerait à savoir comment les esclaves
étaient traités par leurs maîtres; en un mot, on voudrait péné-
trer dans l'intérieur des maisons pour observer le cours de l'exis-
tence quotidienne et en saisir l'exacte physionomie. C'est là,
surtout, que l'absence des sources littéraires se fait sentir et est
regrettable ; car les ruines des monuments, les documents ar-
chéologiques, les inscriptions ne nous donnent, sur ces divers
points, aucun renseignement. Seules, quelques sculptures,
statues en ronde bosse ou bas-reliefs, nous montrent quels étaient
les vêtements ordinaires des africains.

La toge, amplement drapée, était, pour les hommes, le vête-
 
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