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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0315

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RENAISSANCE ET PRO&RES DE LA VIE MUNICIPALE. 301

prouvent, il est vrai, que la partie occidentale de cette vaste
région n'était plus déserte : Sufes, Sufetula, d'autres villes s'y
étaient fondées. Toutefois la vie urbaine et la prospérité mu-
nicipale n'y atteignirent leur apogée qu'au troisième siècle.
L'Itinéraire d'Antonin, qui ne semble pas de beaucoup anté-
rieur à la fin de ce siècle, est, au point de vue chronologique,
le premier document qui, d'une part, nous apprenne l'existence
des villes de Menegesem, Menegere, Cillium (1), Masclianae, à
l'ouest et autour de Sufetula; de Nara, Madarsuma, Septimi-
nicia, Tabalta, Oviscae, Amudarsa, Autenti, entre Sufetula et
le littoral de la petite Syrte; qui, d'autre part, mentionne les
routes importantes de Sufetula à Thysdrus et de Sufetula à
Thaenae. Il en faut conclure que les centres urbains s'étaient
multipliés dans la région, autant que le permettaient la nature
du sol et les conditions économiques, et que les communi-
cations y étaient devenues beaucoup plus fréquentes. Alors,
sans doute, était déjà créée et s'était étendue partout, sur
ces plateaux jadis incultes, l'immense et féconde forêt d'oli-
viers dont les auteurs arabes ont parlé avec tant d'admi-
ration.

C'est à l'époque des Sévères que les villes de l'Afrique pro-
consulaire semblant avoir été le plus vivantes et le plus riches ;
il ne me paraît pas téméraire de fixer d'une manière générale à
l'année 238 le terme de leur développement. Après cette date,
la décadence commença bientôt pour elles (2).

Si nous voulons nous rendre compte de l'œuvre accomplie et
en apprécier la grandeur, il faut comparer la description que
Salluste, Strabon et Tacite donnent de ce pays avec le tableau
que nous permettent d'en tracer, au début du troisième siècle,
les documents épigraphiques et archéologiques.

Vers le moment où Garthage est définitivement reconstruite
et colonisée par Auguste, de nombreuses cités, les unes fort
anciennes, les autres plus jeunes, se succédaient le long des
côtes, peuplaient les grandes vallées et les plaines du nord ;
mais, presque toutes, elles avaient été saccagées ou ruinées
pendant la lutte contre Jugurtha et pendant les guerres civiles ;
puis, au sud d'une ligne passant par Sicca Veneria, Lares, As-
suras et Zama regia, s'étendaient, suivant l'expression de

• - y

(i) Sur Cillium et l'histoire probable de son développement municipal,
voir plus loin, liv. III, ch. n.
(1) Voir plus loin, livre III, ch. v.
 
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