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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0336

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LES CITES ROMAINES DE LA TUNISIE.

villes dont tous les habitants ont reçu les droits accordés jadis
aux membres de la confédération latine ; les autres villes sont
des communes provinciales plus ou moins privilégiées (1).

Mais Pline a copié les listes d'Agrippa : ce qu'il dit n'est vrai
que du moment précis où ces listes furent dressées. Sur quel-
ques points même, il semble y avoir désaccord entre le texte de
l'auteur et les documents épigraphiques ou numismatiques. Par
exemple, chez Pline, Assuras et Simitthu sont des municipes,
Curubis et Neapolis des villes libres, Hippo Diarrhytus et Gar-
pis, des villes sans épithète. Or, sur les inscriptions, Assuras
est appelée Colonia Julia Assuras (2) ; Simitthu porte le titre de
Colonia Julia Augusta Numidica (3) ; de même Curubis, Neapo-
lis, Hippo Diarrhytus et Carpis sont des coloniae Juliae (4) ; les
habitants d'Hippo Diarrhytus étaient inscrits dans la tribu Qui-
rina(5), ceux de Neapolis et de Curubis dans la tribu Arnensis (6).
D'autre part, on lit sur une monnaie d'Hippo Diarrhytus, frap-
pée à l'effigie de Tibère, les mots : Hippone Libéra (7).

Au fond, il n'y a pas contradiction entre les deux séries de
sources : bien que l'œuvre de Pline date de la seconde moitié
du premier siècle, les renseignements qu'elle contient ne se
rapportent qu'aux années voisines de l'ère chrétienne (8). Les
villes précitées furent érigées en colonies soit par Auguste,
dans les dernières années de sa vie, soit par ses premiers suc-
cesseurs.

Enfin, à cette époque, si la vie municipale renaissait dans le
nord de la province et près du littoral, elle n'avait pas encore
conquis le centre et le sud du pays.

(1) Quant aux villes sans épithète, je suis porté à croire qu'on les consi-
dérait peut-être encore à l'époque d'Auguste comme des cités étrangères
ou simplement alliées : sur les monnaies municipales de Leptis magna,
d'Oea, de Sabrata, de Thaenae, villes nommées simplement par Pline op-
pida, ne se lisent que des légendes puniques; au contraire, sur les mon-
naies d'Acholla, de Thapsus, d'Hadrumète et de Clupea, mentionnées
comme oppida libéra, les légendes sont latines, et ces bronzes portent le
plus souvent le nom du proconsul d'Afrique qui en a autorisé l'émission
{Recherche des antiquités dans VAfrique du Nord, p. 175-180).

(2) C. I. L,, VIII, 1798.

(3) M., ibid., 1261 = Suppl., 14612.

(4) C. I. L., VIII, SuppL, 12452; 968; 1206.

(5) Jd., ibid., SuppL, 14334.

(6) Id.y ibid., 971, 980.

(7) Recherche des antiquités dans le nord de VAfrique, p. 180.

(8) Kubitschek, De tribuum Romanarum origine ac propagatione, p. 128.
 
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