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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0338
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LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

pas été admises dans la cité romaine. Le sens du terme civitas
est donc très clair; il n'a d'ailleurs jamais donné lieu, que je
sache, à contestation ou à discussion.

Il n'en est pas de même des mots municipium et colonia.
Qu'est-ce que c'était qu'un municipe? Qu'est-ce que c'était
qu'une colonie? Chacun de ces vocables avait-il, dans le lan-
gage administratif, une signification bien nette? Un municipe
différait-il vraiment d'une colonie? Ce sont là autant de ques-
tions que se sont posées et qu'ont tenté de résoudre tous les sa-
vants qui se sont occupés d'antiquités romaines ou de droit
romain. Les conclusions de ces nombreuses études ont été di-
vergentes jusqu'au moment où l'on s'est avisé de tourner la dif-
ficulté en déclarant que ces deux termes avaient perdu, sous
l'empire, tout sens précis, et qu'on les employait indifférem-
ment l'un pour l'autre (1).

Sans avoir la prétention d'apporter ici une solution générale
du problème, je crois pouvoir affirmer que l'opinion ci-dessus
énoncée est démentie, en ce qui concerne les cités romaines de
l'Afrique proconsulaire, par tous les documents connus jusqu'à
ce jour. Aucune de ces villes n'a été appelée à la même époque
et indistinctement municipium ou colonia; la plupart d'entre
elles, après avoir été des municipes, ont reçu de la faveur im-
périale le titre et la condition de colonie ; l'évolution en sens
inverse ne s'est jamais produite. De ces deux faits il résulte, à
mon avis : 1° Que les termes municipium et colonia, employés
pour désigner officiellement maintes cités africaines, avaient
chacun leur sens précis, parfaitement distinct; 2° que la condi-

(1) J. Marquardt, Organisation de l'empire romain (Marquardt et Momm-
sen, Manuel des antiquités romaines, VIII), trad. française, 1er volume,
p. 175-176 : bien que les colonies romaines se distinguent, par leur rang,
des municipes jusqu'au troisième siècle, néanmoins la dénomi7iation de
municipium a, d'une manière générale, soit dans le langage courant, soit
dans la langue juridique, servi à désigner toutes les variétés de villes ro-
maines et, après Caracalla, toute espèce de communes, par opposition à
Rome. — Bouché-Leclerq, Manuel des Institutions romaines, p. 175, note 2:
Zôller croit que ce terme {municipium) a pu avoir, au même moment, des
acceptioiis différentes, et qu'il est inutile, par conséquent, d'en chercher
la définition précise; — p. 178, note 1 : L'extension du sens de municipium
était inévitable, parce que l'idée s'est attachée non plus au concept juri-
dique, mais au signe extérieur, à la constitution municipale... Enfin, dans
un article récent, Mommsen vient d'ébranler la foi absolue que Von avait
jusqu'ici dans le sens du mot colonia, en soutenant que des villes pro-
vinciales de droit latin ont porté ce titre {Hermès, XVI ann. 1881, p. 445
et suiv.).
 
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