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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0359

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le régime municipal dans l'afrique romaine. 345

atteignait, au contraire, des proportions considérables sur les
plateaux du centre et au sud de la province. Si, dans les bassins
de l'O. Khalled, de l'O. Miliane et de l'O. Mahrouf les cités
n'étaient distantes les unes des autres que de quelques milles
romains; si dans la vallée moyenne de la Medjerdah, Thubur-
nica, Simitthu, Thunusuda, Bulla regia se succédaient en
moins de vingt milles (environ trente kilomètres), le territoire
de Sicca Veneria s'étendait, au contraire, à plus de dix milles
autour du centre urbain dont il portait officiellement le nom (1) ;
pendant longtemps, Ammaedara et Thelepte furent les chefs-
lieux de véritables provinces (2), et de Tacape à Gapsa ou de
Thaenae à Sufetula, les routes ne traversaient, sur un dévelop-
pement de près de cent milles, que trois ou quatre cités (3).

Dans toutes les communes, la ville, le centre bâti était le vé-
ritable foyer de la vie collective ; là se dressaient le théâtre,
l'amphithéâtre, la basilique, tous les édifices dans lesquels les
habitants se réunissaient, soit pour traiter leurs affaires, soit
pour assister aux fêtes et aux cérémonies ; là se trouvait le fo-
rum, où se tenaient les comices, les assemblées populaires et le
marché ; là siégeait le sénat municipal dans la curie le plus sou-
vent voisine de la place publique. On a souvent constaté, non
sans étonnement, que des théâtres et des amphithéâtres de
grandes dimensions avaient été construits dans maintes cités,
dont les ruines sont aujourd'hui peu étendues, et qui ne parais-
sent pas avoir été très peuplées. Après avoir décrit les nom-
breux monuments dont les ruines marquent l'emplacement de
Thuburnica, MM. Carton et Ghenel remarquent « qu'on ne ren-
contre que très peu de débris d'habitations. Celles-ci, construites
certainement en petit appareil, ont disparu, comme if est arrivé
presque partout; néanmoins le nombre ne paraît pas en avoir
été jamais considérable (4). » Cette disproportion apparente tient
à ce que la population des cités, loin d'être toute groupée et
concentrée dans la ville, était au contraire répandue sur tout le
territoire environnant. Théâtre, amphithéâtre, basilique, forum
avaient été bâtis et disposés non pour les seuls habitants du
centre urbain, mais pour tous ceux qui résidaient dans les li-
mites de la commune.

(1) Le Castellum Ucubitanum, qui dépendait de Sicca, eu était éloigné
de douze milles à vol d'oiseau : C. I. l., VIII, Suppl., 15667, 15669.

(2) Voir plus haut, liv. III, ch. n, p. 317-318.

(3) Table de Peutinger; Itinéraire d'Antonin.

(4) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1891, p. 173 (Thuburnica).
 
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