Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0360

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
346

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

La commune africaine, sous l'empire, ne se réduisait donc
pas à une agglomération d'édifices et de maisons; c'était une
véritable circonscription territoriale. Hors du centre bâti, des
bourgades, des hameaux, de simples fermes étaient dispersés à
travers la campagne, ici dans la plaine, là sur le flanc des co-
teaux. Les villages ruraux se nommaient vici, pagi, castella (1) ;
les grandes propriétés isolées, les fermes, les domaines privés
habités soit par leurs propriétaires, soit par des travailleurs
libres ou esclaves, s'appelaient fundi ou praedia (2).

Il ne subsiste pas moins de vestiges de ces bourgades, de ces
hameaux et de ces fermes, que des villes proprement dites au-
tour desquelles ils étaient groupés. Ici, des pans de murs ébou-
lés, dont les indigènes du douar voisin ont fait un marabout, et
au milieu desquels ils accumulent des loques, des tessons, des
bouts de chandelle à demi-consumés ; là, des fondations encore
parfaitement visibles à fleur de sol ; plus loin, quelques colon-
nes de pierre, debout ou couchées, près desquelles parfois s'ar-
rondit la voûte brisée d'une citerne ; ailleurs encore, un barrage,
une conduite maçonnée, un réservoir, destinés jadis à faciliter
l'irrigation dune propriété ou à assurer l'alimentation de la
ferme voisine en eau potable ; au flanc d'une colline, des ruines
plus étendues, couronnées par un fortin d'époque byzantine;

(1) Cives romani qui vico Hateinano morantur, sur le territoire de Thi-
bica ou sur celui d'Apisa Majus (Bulletin archéologique du Comité, ann. 1893,
p. 236, n° 100); cf. les vici mentionnés par la Table de Peutinger : vicus
Augusti, sur la route de Carthage à Hippo regius par l'intérieur des terres;
Vina vicus, entre Carthage et Hadrumète, non loin de Siagu; vicus Ge-
mellae, entre Thelepte et Capsa; Avida vicus, Sassura vicus, entre Hadru-
mète et Thysdrus. — Les documents épigraphiques révèlent l'existence de
plusieurs pagi : le pagus Mercurialis Veteranorum Medelitanorum , entre
Giufis et Uthina, sans que l'on puisse exactement savoir s'il était rattaché
à l'une ou à l'autre de ces deux cités (C. I. L., VIII, 885); Aubuzza, qui pa-
raît bien n'avoir été qu'un pagus de Sicca Veneria (ici., ibid., Suppl.,
16367, 16368); le pagus Thunigabensis, au nord de Vaga (id., ibid., Suppl.,
14445; le pagus Thac(ensis), à l'est d'Agbia (Carton, Découvertes..., n° 92).
On verra plus loin le sens différent et plus général que je crois devoir
attribuer au mot pagus dans les expressions : pagus et civitas Thuggen-
sis, pagus et civitas Agbiensis. — Enfin, nous connaissons plusieurs
castella, entre autres le Castellum Ucubitanum, qui dépendait de Sicca
Veneria (C. /. L., VIII, Suppl., 15669, 15721, 15722, 15726, 17327?); avant
d'être une cité, Sufes fut un castellum (C. I. L., VIII, 11427), mais ici le sens
du mot castellum est plus voisin de son étymologie.

(2) C. I. L., VIII, Suppl., 11735, 11736 ; Bulletin archéologique du Comité,
ann. 1892, p. 486, n° 2. — C. L L., VIII, Suppl., 14457; Carton, Découvertes..,
nos 158, 447.
 
Annotationen