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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0361

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LE RÉGIME MUNICIPAL DANS L'AFRIQUE ROMAINE. 347

près d'une, source, dans un jardin de figuiers de Barbarie, des
pierres de taille, des cippes funéraires sur lesquels se lisent des
inscriptions, quelquefois un bloc de marbre qui provient d'un
édifice public : tels sont les restes antiques que plusieurs voya-
geurs ont rencontrés, pour ainsi dire, à chaque pas, dans main-
tes régions de la Tunisie (1).

Le centre bâti et le territoire qui l'entourait étaient insépara-
bles dans les cités de constitution romaine, c'est-à-dire dans les
municipes et les colonies. Citadins et habitants de la campagne
étaient inscrits dans la même tribu (2) ; une seule assemblée
municipale gérait les affaires, administrait les intérêts des uns
et des autres ; les décurions ne résidaient pas tous au chef-lieu
de la commune ; quelques-uns d'entre eux étaient domiciliés
soit dans les villages d'alentour, soit même dans leurs domai-
nes ruraux (3). Si, dans une certaine mesure, les pagi et les
castella, épars sur le territoire d'un municipe et d'une colonie,
jouissaient de quelque indépendance et possédaient quelque
initiative, par exemple pour élever des monuments et des sta-
tues (4) ; si, d'autre part, les seniores des castella et les magistri
des pagi n'étaient pas privés de toute compétence administra-
tive, la commune tout entière n'en était pas moins soumise,
dans les limites de l'autonomie municipale, à la juridiction et à
l'autorité des magistrats urbains, les duumvirs et les édiles.
Quelque vaste que fût son territoire, quelque nombreux que
fussent les villages groupés autour du centre bâti, un municipe,
une colonie n'était, au regard du gouvernement central, qu'un
seul élément considéré comme un être collectif, par conséquent
indivisible.

Cette unité semble n'avoir été introduite dans certaines villes
de l'Afrique impériale qu'avec la constitution romaine. Avant
d'être des municipes, quelques cités pérégrines étaient évidem-
ment formées de deux parties juxtaposées sur le sol, mais res-

(1) Voir en particulier : Bulletin archéologique du Comité, ann. 1891,
p. 207 et suiv. (Carton, Essai de topographie archéologique de la région de
Souk el Arba) ; Carton, Découvertes archéologiques et épigraphiques en
Tunisie (région de Dougga), en particulier pages 59 et suiv. — J'ai pu moi-
même observer aux environs de Simitthu une foule de ruines analogues.

(2) Voir, par exemple, les inscriptions trouvées autour de-Simitthu, de
Mustis, de Sicca Veneria, d'Ammaedara, de Thelepte.

(3) C. I. L., VIII, 216; SuppL, 15669.

(4) C. 1. L., VIII, Suppl., 14445; 15666, 15667, 15669; 15721, 15722; 16367;
17327.
 
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