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Tresca, Henri Édouard [Hrsg.]
Visite à l'Exposition Universelle de Paris, en 1855 — Paris, 1855

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https://doi.org/10.11588/diglit.1386#0696

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A L'EXPOSITION UNIVERSELLE. 679

peut cultiver la terre, qu'il taille le cristal, aidé de sa femme
et de sa fille, qu'il polit spécialement ces brillantes pen-
deloques qui firent pendant longtemps la décoration des lus-
tres de Bohème et le désespoir de la fabrication étrangère.

C'est ce même mode de travailler qui nous fait, faire con-
currence par la Suisse pour notre fabrique de Lyon. Aussi
les fabricants de soie ont-i's bien compris ce fait économique,
et ils favorisent la dispersion des métiers dans les villages et
les campagnes. Les directeurs de notre belle fabrique de
Baccarat l'avaient également compris, et pendant longtemps
ils cherchèrent à propager l'industrie de la taille du cristal
dans les montagnes des Vosges; mais ici ils échouèrent com-
plètement. L'habitude et la routine l'emportèrent chez le
paysan sur l'appât du gain.

L'Allemagne et ses ouvriers se trouvent sans doute bien de
ce régime, puisque depuis des siècles il ne s'est pas modifié.
Cependant les salaires sont tombés si bas que les graveurs
habiles, dont l'industrie demande un travail suivi, gagnent
à peine de quoi vivre.

Nos industries ne peuvent rien ou peu de chose contre un
tel bon marché. C'est sans doute ce qui a déterminé tous les
gouvernements à prohiber l'entrée en France de la cristalle-
rie étrangère. Cette prohibition, croyors-nous, doit cesser
en vue des progrès obtenus par nos fabriques, et un tarif,
suffisamment protecteur, viendra bientôt les appuyer plus
énergiquement que cette prohibition, qui entraine toujours
la fraude dans les relations commerciales et la contrebande
vis-à-vis de l'État.
 
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