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Tresca, Henri Édouard [Hrsg.]
Visite à l'Exposition Universelle de Paris, en 1855 — Paris, 1855

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https://doi.org/10.11588/diglit.1386#0769

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782 VISITE

L'exposition française en ce genre consiste surtout en jouets
mécaniques et en poupées. M. Théroude a exposé des mou-
lons qui bêlent, des singes qui jouent du violon avec force
contorsions des joues et des lèvres, un lapin qui se fro'tela
moustache avec le plus grand sang-froid ; on conçoit combien
les mères ont de peine à détourner leurs enfants de cet
attrayant spectacle.

Nous n'en sommes plus depuis longtemps à la poupée de
bois aux annulations criardes et mal jointes : la poupée d'au-
jourd hui est faite de peau, elle a une lêle de porcelaine et
des articulations de caoutchouc. Elle se soumet à tous les
caprices de sa jeune maîtresse et reprend avec facilité son
attitude première. M. Greffier fabrique des poupées très-
solides, qui remuent les bras et les jambes et qui poussent
un vagissement plaintif quand on leur presse le ventre.
Mlle Huret et M. Jumeau ont de charmantes poupées habillées
dans le dernier goût et qui sont des modèles d'élégance et de
bonne tenue.

Les fleurs artificielles ne sont plus aujourd'hui des objets
de décoration quelconque et ne rappelant point ou peu la na-
ture. Ce sont de vraies fleurs, semblables à s'y méprendre à
celles que le printemps fait éclore dans nos jardins. On se
rappelle la remarquable exposition que nous aviuns à Lon-
dres ; celle d'aujourd'hui ne le cède en rien à son aînée. Les
concurrents sont nombreux et leurs produits sont tous em-
preints de ce cachet d'élégance et d'habileté qui appartient à
lous les articles de mode de Paris. Regardez dans la vitrine
de Constantin ces fleurs demi-pa-séos qui s'inclinent avec
nonchalance, ce fin duvet des feudlages, ce gros chardon
réjoui qui épanouit sa fleur violette, cette rese, ce soleil dont
le vent et la pluie ont enlevé la moitié des pétales ; vous
jureriez à un pas de distance que ces fleurs viennent d'être
arrachées à la terre. Chez M. Duteis, cet héliotrope et cette
collection de petites orchidées sont d'une vérité de couleur,
de port et de forme qui ne laissent rien à désirer. Il nous fau-
drait, pour êire juste, les citer tous à des titres divers et
indiquer au visiteur chez M. Charpentier, cet éclair dont un
souffle de vent vient d'emporter les plus légères étamines;
chez M. Gaudet-Dufreatio de charmants feuillages artificiels;
chez Mme Cuvillier de belles fleurs pour coiffures et parures ;
 
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