DROLERIES VÉGÉTALES.
11 en flaira plusieurs et distribua, à droite et à gauche, des fé-
licitations et des encouragements.
Je vis bien que ces mignons odorants étaient ses favoris et
qu’ils possédaient la meilleure part de ses prédilections.
Cette remarque ne retrancha rien à l’admiration sans cesse
croissante que j’éprouvais pour cet'illustre monarque.
Hélas! quel grand homme n’a ses faiblesses?
— Ah ! s’écria Cucurbitus en gonflant ses narines, il y a quel-
que chose de voluptueux dans l’odeur que répandent autour d’eux
ces petits marquis de mon em pire.
On croirait respirer la quintessence des plus voluptueux par-
fums de l’Arabie.
Étonnez-vous, après cela, que j’aie fait d’eux mes courtisans
les plus chers?...
Qu’ils soient persiffleurs, séducteurs, menteurs, je les aime
pour leurs vices même ; ils sont si doux, si mielleux , lorsqu’ils
sont pris à point.
Je n’ai jamais compris ceux qui disaient pis que pendre de
ces charmants convives, sous prétexte qu’ils ne pouvaient les
digérer.
Je finis par me ranger complètement à son avis.