Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 6) — Paris, 1875

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1318#0300
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
| SPALUÈRE J — "292 —

la large sans faire mouvoir la plate couvrant l'épaule et masquant
l'aisselle.

Le nombre de ces essais fait voir combien cette pièce de l'armure
avait d'importance.

A dater de cette époque (1/iAO environ), toutes ces tentatives l'ont
place à un système général qui est adopté pour les spallières avec
quelques variantes.

La belle statue de bronze de Richard Beauchamp, qui date deli/i5
environ ', fournit un des meilleurs exemples des spallières perfec-
tionnées de la seconde moitié du xve siècle.

En A, la spallière de gauche (fig. ili) est montrée du côté anté-
rieur, et en B, du côté postérieur. Par devant, cette spallière est
d'une seule pièce, avec garde prononcée à l'encolure et nerf saillant.
L'aisselle est garantie. Cette pièce est rivée sur trois plates qui
couvrent parfaitement l'omoplate et la racine de l'encolure par-
dessus la dossière. Ces trois plates articulées permettaient au bras
de se relever au-dessus de l'horizontale ; alors la garde a s'appuyait
en a!. Mais comme, dans ce mouvement, la plate inférieure bâillait,
c'est-à-dire laissait entre son bord supérieur et les plates du col un
vide ; que ce bord, n'étant plus soutenu par les lames sous-jacentes,
pouvait être facilement faussé par un choc, et alors empêcher le bras
de s'abaisser, ce bord est solidifié par un nerf épais rivé b. \\ est
évident qu'une longue pratique de l'armure de plates avait seule pu
commander ces précautions.

En C, la spallière de droite est figurée du côté antérieur, et enD,
du côté postérieur. De même, une seule pièce e, mais fortement
entaillée pour laisser passer le bois de la lance sous l'aisselle,
couvre l'épaule par devant. Comme il est nécessaire de laisser au
bras droit ses libres mouvements pour manier l'épée, cette pièce
est échancrée au droit de la clavicule, laquelle est couverte par les
trois plates supérieures f, qui protègent la partie postérieure. La
plate supplémentaire g n'est pas mobile, et l'articulation n'existe
qu'entre les trois plates supérieures. La troisième, par les raisons
déduites ci-dessus, est renforcée d'une lame épaisse rivée sur son
bord supérieur.

La ligure 15 montre encore une paire de ces spallières, mais qui
paraissent avoir été admises en Angleterre plutôt qu'en France2.

1 Voyez The Monumental Effigies par A. Stothard, et à 1''article Plates, les figures 6,
7, 8 et 9.

2 Effigie gravée de sir Hugh Haisham (1411). Ch. Bontell.
 
Annotationen