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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 6) — Paris, 1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.1318#0304
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| Sl'ALUERE | — 20(5 —

ces animaux d'un ordre intérieur pour la fabrication des armures
de plates, ne parait cependant pas douteuse ; et il serait très-inté-
ressant d'établir un parallèle entre les enveloppes articulées de ces
insectes et crustacés et l'armure d'acier au moment où elle atteint
son apogée.

Nous ne saurions passer sous silence les belles spallières des
armures fabriquées outre Rhin et si fort prisées en France à dater
de 1450. Voici celles de l'armure dont nous avons parlé plusieurs
fois dans divers articles du Dictionnaire1. Les deux sont semblables,
contrairement à l'usage généralement étabfi alors (fig. 16). Cette
spallière est présentée en A du côté antérieur, et en B du côté posté-
rieur. Elle se compose de quatre lames articulées qui couvrent le
corselet depuis l'encolure jusqu'à l'épaule, d'une plate d'épaule a
qui enveloppe par devant la tête de l'humérus, couvre partie de
la mamelle, et par derrière a' descend verticalement en façon
d'éventail, pour protéger la jonction de l'épaule avec l'omoplate.
Trois lames articulées recouvrent le canon d'arrière-bras. Ces
plates sont forgées avec le plus grand soin, et les côtelures de la
partie postérieure sont relevées au marteau avec une précision
incomparable. Ces côtelures avaient pour effet de donner du roide
à cette plate.

La dernière forme des spallières est celle appliquée, à la fin du
xve siècle, aux armures dites maximiliennes, et qui étaient portées
en France, à cette époque, aussi bien que dans les contrées de l'Alle-
magne voisines du Rhin. La figure 17 donne en A une spallière de
gauche, appartenant à ces armures2, du côté antérieur, et en R, du
côté postérieur. Une garde haute est destinée à éloigner la pointe
de la lance de l'encolure et à bien couvrir celle-ci lorsque le bras est
levé. Cette garde haute est rivée à une plate b côtelée sur l'épaule,
recouvrant par devant l'aisselle et la mamelle, et par derrière
l'omoplate. A la suite de cette plate sont rivées quatre garnitures
d'arrière-bras articulées, également côtelées. En C, est montrée la
spallière de droite du côté antérieur, avec son échancrure au droit
de l'aisselle pour laisser passer le bois de la lance.

En D, la rondelle flottante qui couvre ce défaut lorsque la lance
n'est pas sur le faucre. Cette rondelle flottante se relève sur le bois
de la lance en arrêt; elle n'est suspendue que par une courroie.

Les fines côtelures de ces plates des armures maximiliennes don-

1 Voyez Armure, pi. III et IV; DossièrE, %. 10.
- Voyez Armure, pi. V.
 
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