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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 6) — Paris, 1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.1318#0376
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3<H5 TACTIQUE DES ARMÉES FRANÇAISES

sous aucun prétexte, elle ne devait abandonner son ordre de ba-
taille. « Notre usage, dit encore Végèce1, est de composer notre
« premier rang de soldats anciens et exercés, qu'on appelait autre-
« fois principes; nous mettons au second rang nos archers cuiras-
« ses et des soldats choisis, armés de javelots ou de piques, nommés
« autrefois hastati. L'espace qu'occupe chaque soldat dans le rang,
« à droite et à gauche de son camarade, est de trois pieds (0m,95) :
«, par conséquent, il faut une longueur de mille pas, ou quatre
« mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit pieds , pour un rang de
« mille six cent soixante-dix soldats, si l'on veut que chacun ait un
« libre usage de ses armes, sans qu'il y ait cependant trop de vide
« entre eux. L'intervalle d'un rang à un autre est de six pieds, afin
« que le soldat puisse, en avançant ou en reculant, donner aux
« traits une impulsion plus forte par la liberté des mouvements.
« Ces deux premiers rangs sont donc composés de soldats pesam-
« ment armés, auxquels l'âge et l'expérience inspirent la confiance :
« ils ne doivent ni fuir devant l'ennemi, ni le poursuivre, de crainte
« de troubler l'ordre de combat; mais, comme un mur inébran-
« lable, soutenir son choc, le repousser ou le mettre en fuite, et
« tout cela de pied ferme. Vient ensuite un troisième rang, formé
« de soldats plus légèrement armés, de jeunes archers, de bons
« frondeurs, qu'on appelait anciennement férentaires. Puis le qua-
« trième rang, composé des scutati les plus lestes, des plus jeunes
« archers, de soldats dressés à se servir de l'épieu ou de martiobar-
« bules (dites plommées). On les nommait autrefois : les légèrement
« armés. Tandis que les deux premières lignes demeurent à leur
« poste de combat, la troisième et la quatrième ligne se portent
« en avant du front de bataille, et provoquent l'ennemi avec leurs
« frondés et leurs flèches et leurs bâtons plombés jetés avec adresse.
« S'ils le mettent en fuite, ils le poursuivent, soutenus par la cava-
« lerie ; s'ils sont repoussés, ils se replient derrière la première et

« la seconde ligne par les intervalles.....On a formé quelquefois un

« cinquième rang de machines propres à lancer des pierres ou des
, « traits et de soldats destinés à servir ces machines... »

Les peuples subjugués par les Romains, et dont les armées com-
battirent si longtemps à côté des légions romaines, durent inévitable-
ment profiter de cette tactique en la modifiant suivant leur génie
propre. Végèce ne dit-il pas encore que si, de son temps, les armées
de l'empire dédaignaient de se retrancher, celles des Perses por-

1 Lib. III, cap. xiv.
 
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