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«■Méàik^l

SECONDE PARTIE.

BÉRÉNICE EVERGÉTIS.

579

en. xvni.

PL LIV.

^

Cette princesse étoit fille unique de Magas, roi de Cyrene, qui avoit voulu
qu'elle portât le nom de Bérénice sa mère1. Sa main fut promise au fils
aîné de Philadelphe son oncle , à qui son père avoit fait la guerre ; et
Bérénice fut le gage de la paix: mais après la mort de Magas, Àpamé sa
veuve, au mépris des conventions stipulées avec le roi d'Egypte, tenta de
donner à un prince macédonien2 dont elle étoit éprise, son royaume et sa
fille. Ce fut alors que Bérénice montra pour la première fois ce caractère
courageux3 et entreprenant qui la distingua pendant le reste de sa vie.
Fidèle aux engagements de son père, ressentant peut-être de l'amour pour
Evergete, elle trama une conjuration contre cet étranger, et le fit assassiner
dans le lit même de sa mère Àpamé4. C'est sans doute à ce coup audacieux
qu'avoient trait les éloges que Callimaque lui donnoit dans le petit poëme
dont il lui fit hommage, et qui ont passé jusqu'à nous dans les beaux vers
de Catulle5.

Reine d'Egypte, aucune action de sa vie n'a été plus célébrée que l'of-
frande qu'elle fit de sa chevelure dans le temple d'Àrsinoé6 pour l'heureux
succès de la guerre de Syrie que son mari avoit entreprise. Ces cheveux

(i) Dans l'élégie de Catulle, traduite par Calli-
maque j on donne à Ptolémée Evergete le nom de
frère de Bérénice (v. 22). Cette expression, qui de-
voit être entendue comme un équivalent de cousin-
germain, a été la cause de quelques méprises pour
les anciens et pour les modernes. Hygm a confondu
Bérénice, fille de Magas, avec Bérénice, fille de Phi-
ladelplie, et il a paru croire que cette dernière étoit
l'épouse d'Evergete (Poet. Astre-nom., 1. II, c. 9.4)-
Cette erreur d'IIygin s'est répandue parmi les mo-
dernes. M. Villoison y étoit tombé dans sa Première
Lettre sur l'Inscription de Rosette; mais il paroît
changer d'opinion dans ses notes à sa l^roisieme Let-
tre sur le même monument. Voyez le Magasin Ency-
clopédique, VHP année , t. VI, p. 70 , et IXe année,
t. II, p. 348.

(2) C'étoit Démétrius, frère d'Antigonus Gonatas.

(3) TôXuœ est appelé parPolybe, liv. V, c. 36.

(4) Justin, liv. XXVI, c. 3.

(5) Anne bonum oblita esfacînus rjuo regium adepla es

Cotijugium, </uo nonfortius ausit alis?

Catllli:, de Cornu Beren&es, v. 27.

L'indication de ce fait, Quo regium adepta es con-
jugium, ne permet de rapporter les expressions du
poète à aucun autre événement, quoique M. Villoi-
son se soit élevé contre cette interprétation [Troi-
sième Lettre, loc. cit.), et que pour la rendre moins
vraisemblable il soit parti de la fausse supposition
que Bérénice étoit déjà mariée avec ce prince macé-
donien.

(6) Le temple où ce vœu fut porté étoit celui
qu'on avoit bâti en l'iionneur de cette reine sur le
promontoire Zëphyrium en Libye, et d'où elle avoit
tiré le surnom de Zéphyritis, ainsi que celui iVIIip-
via, ou équestre, probablement à cause des ligures
équestres des vents personnifiés qu'on voyoit dans
son temple (Hésycb., v. htnvx ; Walckenaer, ad Ado-
niazusas Theocriti, pag. 355 ) ; car les artistes, ainsi
que les poètes, représentoient quelquefois les vents
sous la figure de cavaliers. Cette particularité donne
la véritable explication de laies eques ou du cheva-
lier ailé de Catulle ou de Callimaque, qui a été der-
nièrement un sujet de dispute parmi quelques litté-
rateurs italiens.

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